L’accord, imparfait, qui a été conclu début décembre à la COP 21, laisse des regrets mais est avant tout une base concrète sur laquelle les actions thématiques pourront s’ancrer dans les années qui viennent.
Pour que cet accord soit tenu, cela nécessite entre autres que l’Humanité laisse 80% des énergies fossiles dans le sol. Envisager la fin de ces énergies fossiles et des activités extractives, c’est là-dessus que les ONG vont essayer de travailler maintenant.
- Emmanuel Poilane, le directeur de France Libertés.
« Evidement oui. Cela va être le sujet principal pour la Fondation France Libertés pour 2016. Nous allons construire un plaidoyer sur le sujet. Nous avons été très marqués par l’ensemble des peuples autochtones qui sont venus à cette COP21. On avait d’ailleurs organisé un side-event avec la Région Ile-de-France. Devant plus de 500 personnes, une dizaine de représentants de peuples autochtones ont mis en exergue que les industries extractives, et notamment les industries des énergies fossiles, mettent à mal leur mode de vie et leur droit à l’eau. Il y a quelque chose à construire par rapport à çà.
Aujourd’hui, on sent que les lignes bougent. Elles évoluent très fortement sur le charbon. C’est un premier pas. Il faut qu’elles bougent plus fortement sur les gaz de schistes, et sur les sables bitumeux qui sont des horreurs monumentales. Pour s’en rendre compte, vous pouvez aller voir le documentaire « H2Oil : les sables bitumeux de l’Alberta » qui montre à quel point ces industries fossiles sont dévastatrices et inhumaines. France Libertés va faire en sorte de rendre ces éléments plus accessibles au grand public et que les mondes de l’économie, de la finance et du politique s’engagent sur la sortie des énergies fossiles et la promotion des énergies renouvelables. C’est un enjeu essentiel dans l’ambition d’atteindre les deux degrés. Car on sait que s’il on veut respecter ce cap, il faut laisser dans le sol 80% des réserves connues à ce jour. On ne peut pas se permettre d’attendre. »
Et les résolutions de la COP 21 peuvent y contribuer
« On sait que c’est impossible de rester sous la barre des deux degrés s’il on continue à utiliser les énergies fossiles comme on le fait aujourd’hui. Ce n’est pas explicitement écrit dans l’accord. On aurait bien aimé. Mais aucun état ne pourra dire qu’il a l’ambition de rester sous les deux degrés s’il ne change pas radicalement sa politique vis-à-vis des énergies fossiles. C’est très intéressant d’avoir le regard des peuples autochtones sur ce point de vue. Ils sont victimes de ces énergies fossiles et ont en plus la connectons avec la terre, la forêt, et l’eau. Il faut qu’ils soient en réelle capacité d’expliquer au grand public pourquoi c’est essentiel de faire évoluer nos modes de vie très rapidement. »
Reste malgré tout à cet accord de Paris quelques bémols qu’il convient de souligner. Nous en reparlerons dans une troisième partie, la semaine prochaine.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vrZETNkTo74[/youtube]Pour aller plus loin :
COP21 : un accord majeur et beaucoup d’actions restant à mener
Les Rencontres Eau, Panète et Peuples : changeons de paradigme sur l’eau
Eau, Planète et Peuples : les actions
[youtube]https://youtu.be/UQFzunSFpj8[/youtube]
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