Troisième chronique consacrée à Molenbeek, probablement la commune la plus stigmatisée au monde depuis les attentats du 13 novembre 2015 qui, je le répète, sont tout, sauf acceptables.
Lors de sa pièce de théâtre et dans son ouvrage « Djihad » (Édition « La Boîte à Pandore »), l’auteur et metteur en scène Ismaël Saidi exprime un profond malaise qui taraude la société. Avec le comédien Reda Chebchoubi, il explique à « La Libre Belgique » que « les questions se cicatrisent très difficilement, tant dans la communauté musulmane que dans ladite société ». Eux, aussi, disent-ils, ont, quelque part, été tués au Bataclan et ce n’est pas de leur faute s’ils ressemblent physiquement aux terroristes.
« On a vraiment mal. Nous nous excusons même spontanément d’actes que nous n’avons pas commis (…) L’intolérance, personne n’y échappe et on ne peut plus se contenter de dédouaner l’islam de ce qui se passe. Il y a une maladie dont l’islam est inculqué. Si on veut soigner ce mal, il faut pouvoir le dire et le voir. »
Le dialogue et l’éducation sont, selon moi, les remèdes à cette situation particulièrement alarmante si néfaste à la Démocratie.
En (re)visitant Molenbeek, siège d’une stigmatisation universelle, et commune bien connue d’Ismaël Saidi et de Reda Chebchouchi, la vie semble reprendre ses droits mais une chape de plomb plane sur cette agglomération de 100 000 habitants, comme au-dessus de nombreuses cités à travers le monde, d’ailleurs. Un peu plus loin que Molenbeek, j’ai lu des affichettes artisanales placardées sur un mur d’une artère d’hôtels, de restaurants et de magasins de luxe de la Capitale de l’Europe. Sur l’une d’elles, il était écrit :
« Et même qu’on se dit souvent, qu’on aura une maison avec des tas de fenêtres et presque pas de murs et qu’on vivra dedans et il fera bon y être, et que si c’est pas sûr, c’est quand même peut-être… », des paroles de « Ces gens-là » de Jacques Brel qui, dans cette chanson, évoquait un homme au « petit chapeau, au petit manteau, à la petite voiture… » qui était un personnage que l’artiste avait rencontré dans les bureaux de l’imprimerie molenbeekoise gérée par le père du chanteur.
Sur une autre affichette : « J’irai où tu iras. Mon pays sera toi. » de Jean-Jacques Goldman.
Tout autre commentaire semble superflu.
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