Dans « Monde Solidaire », gros plan cette semaine sur les rencontres « Eau, Planètes et Peuples ».
A l’occasion de la COP 21, ce rassemblement d’organisations de la société civile du monde entier se mobilise pour partager une idée : celle d’une eau, bien commun de l’humanité et du vivant. Pendant les quinze jours de la conférence, « Eau, Planètes et Peuples » mettra l’accent sur ce lien entre la ressource et le changement climatique, à travers des expositions, des rencontres, des débats.
Avec Nadja Bedoc, chargée de mission Eau à France Liberté, rappel de ce que sont ces rencontres « Eau, Planètes et Peuples ».
« France Libertés fait partie de ceux qui ont lancé ces rencontres en 2012. Elles rassemblent des dizaines d’organisations de la société civile du monde entier, pour partager leurs expériences et leur vision de l’eau, en lien avec l’environnement et le droit à l’eau. « Eau, Planètes et Peuples » visent à une mise en commun de nos savoirs, de nos propositions et de nos luttes pour faire de l’eau un enjeu prioritaire pour tous. Une même idée nous ressemble : l’eau comme bien commun, accessible à tous les êtres vivants et comme élément constitutif de la vie à protéger. »
C’est en 2012, à Marseille, que ces rencontres ont démarré.
« Dès leur origine, ces rencontres avaient pour objectif de porter un message humaniste fort. Les débats de 2012 ont abouti à une déclaration finale, portée par des centaines d’organisations au sein du Forum alternatif mondial de l’eau. En mars 2015, dans le cadre du Forum social mondial Tunis, les rencontres ont analysé les liens entre eau et énergie, eau et droit, eau et agriculture, eau et climat. Aujourd’hui, dans le cadre de la COP 21, les rencontres parleront des liens entre eau et climat. »
La question de l’eau est primordiale dans la problématique du climat. C’est la raison de la mobilisation d’« Eau, Planètes et Peuples » pendant la COP 21.
« A Tunis, la nécessité d’amplifier nos actions sur cette thématique de l’eau et du climat nous est apparue essentielle. Deux constats nous ont amené à l’approfondir. D’abord, le changement climatique est intrinsèquement lié à l’eau, tant pas ses causes que par ses conséquences. Les conséquences sont connues : sécheresse, désertification, inondations, et autres catastrophes climatiques sont toutes liées au surplus ou à la pénurie d’eau. En ce qui concerne les causes, notre gestion de l’eau est rarement considérée comme un des facteurs du changement climatique. Pourtant, en déforestant, en imperméabilisant les sols, en surexploitant les nappes phréatiques pour des usages industriels ou énergétiques, ou en pratiquant l’agriculture intensive, nous asséchons et appauvrissons les sols et perturbons le cycle de l’eau.
Deuxième constat : partout dans le monde, des alternatives urbaines agricoles, énergétiques et industrielles respectueuses du cycle de l’eau et du climat existent et se multiplient. Pendant la COP 21, l’objectif sera d’expliciter ce lien entre eau et climat et de mettre en valeur ces alternatives qui nous permettent de lutter contre le changement climatique en respectant le cycle de l’eau et en garantissant le droit à l’eau pour tous. »
Des expositions, des rencontres, des débats auront lieu pendant la COP 21, à l’initiative d’Eau, Planète et Peuples. A retenir notamment ce « side-event », cette manifestation parallèle, qui aura lieu au Bourget le 2 décembre sur la question des populations autochtones et de leurs contributions pour le climat.
« L’intitulé de l’évènement est « Eau et changement climatique : ce que les peuples autochtones ont à proposer ». Des peuples autochtones de tous les continents seront présents à cette occasion. L’évènement a pour objectif de rappeler les relations entre peuples autochtones, climat et eau, et de faire entendre la voix des peuples autochtones qui sont souvent laissés pour compte alors qu’ils sont souvent les premiers touchés par ce changement climatique. »
Autre temps fort, autre lieu… Le Centquatre, à Paris, accueillera la ZAC, la Zone Action Climat, du 7 au 11 décembre. Eau, Planète et Peuples y proposera des animations à destination des jeunes et des scolaires.
« Notre objectif est de les sensibiliser à ce lien entre eau et changement climatique à travers deux outils : le jeu éducatif « L’Equilibro », et des activités théâtrales. L’objectif est que les enfants deviennent acteurs eux-mêmes de la lutte contre le réchauffement. Une des activités proposée dans le cadre du jeu « L’Equilibro » est de récolter les slogans créés par les enfants et de les faire remonter notamment à la ministre de l’écologie Ségolène Royal. »
Beaucoup de conférences, de débats sur cette question du lien entre eau et climat se dérouleront également au Sommet citoyen pour le Climat. Il se tiendra à Montreuil et au Pavillon de l’eau à Paris.
« L’une de ces conférences s’intitule « Eau et Climat : lutte contre le changement climatique en rendant l’eau à la terre ». Elle se fera en présence de nombreux porteurs d’alternatives venus d’Inde, de Slovaquie et de France. Elle a pour vocation de diffuser le message sur ce lien entre eau et climat. »
Pour aller plus loin :
- Le programme Eau, Planète et Peuples
- COP 21 : les temps forts de la mobilisation citoyenne
- La marche pour le climat
- Le Sommet citoyen pour le Climat
- La Zone d’Action Climat
- La mobilisation citoyenne du 12 décembre
- Le plaidoyer eau et Climat
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