Quel est notre véritable impact sur la ressource en eau ?
Pour répondre à cette question, le WWF, associé à l’Université de Twente aux Pays Bas, a publié un indicateur permettant à chacun de mesurer sa réelle consommation d’eau.
Avec cette « empreinte eau », le WWF souhaite nous faire prendre conscience de l’impact de nos modes de vie, des pressions que nos activités humaines font subir à la ressource vitale.
Toutes nos activités, quelles soient domestiques, industrielles ou agricoles, ont un effet non négligeable sur l’eau. Car outre la part d’eau que l’on voit concrètement… celle que l’on boit ou dont on se sert pour irriguer ou se laver… il y a dans chaque produit que nous consommons des dizaines, des centaines, voir des milliers de litres d’eau utilisés.
Ainsi, le petit café du matin qui n’a l’air de rien ne représente pas moins de 140 litres d’eau. Car s’il y a le plan de café, qui l’a fallu cultiver, faire pousser, il a fallu aussi récolter ce café, le transporter, le transformer, l’emballer pour ensuite le mettre en vente et qu’enfin il se retrouve dans votre cafetière ou machine à expresso, qui à elle-même nécessité pas mal d’eau pour être fabriquée…
C’est donc toutes les étapes de fabrication de chaque produit qui est détaillé dans cet indicateur surprenant.
On y découvre, dans la même veine, qu’il faut 1600 litres d’eau pour produire 1kg de pain, 1000 litres pour 1 litre de lait, 10000 litres pour 1kg de coton, 1800 litres pour 1kg de sucre de canne, 2500 litres pour 1kg de riz, 15400 litres pour 1kg de viande de bœuf.
L’empreinte eau varie d’un pays à un autre et n’est pas de même nature selon que l’on se trouve en Europe ou en Asie par exemple.
Ainsi, en Chine, cette empreinte est de 700 mètres cubes par an par habitant. Et seulement 7% de cette empreinte en eau chinoise se trouve hors de la Chine. A l’inverse, le Japon, avec une empreinte de 1150 mètres cubes par an par habitant, a 65% de cette empreinte située en dehors de ses frontières…
En France, notre empreinte est de 1875 mètres cubes par an par habitant, dont 40% se trouve hors de France. Cette part est utilisée pour la fabrication de produits importés pour être consommés en France. Nous dépendons donc presque de moitié de l’étranger pour notre approvisionnement en eau.
36% de cette empreinte correspond à la consommation de viande, gourmande en eau via le maïs et le soja utilisés pour le bétail… Et 10% est due à la consommation de lait, notamment via les fourrages nécessaires au bétail.
Cette prise en compte de toutes les étapes de production d’un produit met en évidence la structure de l’économie mondiale, souligne le WWF. On s’aperçoit ainsi que beaucoup de pays ont externalisé sensiblement leur empreinte par l’importation des marchandises gourmandes en eau. Une tendance qui met la pression sur les ressources en eau dans les régions exportatrices, des régions où il y a souvent un manque de mécanismes de gouvernance de l’eau.
Les gouvernements, mais aussi les consommateurs, les commerçants et la société civile peuvent donc jouer un rôle afin qu’une meilleure gestion de la ressources en eau se dessine.
Pour aller plus loin :
Podcast: Download