Solidarité et vivre ensemble au menu de Monde Solidaire cette semaine avec le journal L’Age de Faire.
Dans son numéro du mois de juin, le journal s’est intéressé à ce qui se passait au coin de la rue, au coin de l’immeuble… Au cœur des grandes villes ou dans des communes plus petites, des habitants donnent vie à leur quartier simplement en redonnant du sens à la rencontre. Ces quartiers, souvent décriés ou montrés du doigt, redeviennent pourtant, grâce à l’énergie de quelques uns, des lieux de vie et de solidarité.
Fabien Ginisty a coordonné ce dossier pour l’Age de Faire.
« Ce sont des quartiers décriés ou simplement des quartiers de la vie courante que l’on a un peu oublié un temps et qui reviennent au gout du jour. On redécouvre la solidarité de quartier et ce que l’on peut faire, ici et maintenant, en tant qu’habitant, avec nos voisins. C’est une micro société, avec des personnes qui ont le même quotidien, le même cadre de vie. Il y a beaucoup d’associations qui ont investit cet espace de citoyenneté […] La solidarité de quartier, cela a toujours existé. Ce n’est pas nouveau, mais dans les années 70, il y avait une certaine volonté de militer, de faire de la politique globale… Là, on a pris le contrepied en mettant en valeur ce qui s’est fait dans le quartier Arnaud Bernard, à Toulouse. Dans les années 70, certains se sont retrouvé et sont partis du principe que le paradis ils n’allaient pas le chercher à Cuba, ou dans une communauté autonome. Ils allaient le construire sur la place du village ou du quartier. Et c’est grâce à eux que ce mouvement est revenu à la mode. »
Au cœur du quartier de la Belle de Mai, à Marseille, un collectif, totalement informel a, au fil des ans, recréé du lien social.
« Ce quartier populaire est proche du centre de Marseille, mais qui est coupé par les lignes de train et qui est oublié des politiques d’aménagement du territoire. Là-bas, des personnes, qui ne sont pas en association, se réunissent ; qui veut vient, qui veut monter un projet le monte avec l’énergie qu’il y a sur le moment. Ils ont commencé à fédérer autour d’une idée simple : ils remplissent une brouette de livres et ils font du porte à porte et proposent aux gens de prendre ou de déposer des livres dans la brouette. Ils recréent du lien à partir du livre. Au-delà, l’idée est de créer une identité de quartier pour faire pression sur les élus marseillais pour que le quartier redevienne une priorité pour la ville. »
A la Une de l’Age De Faire également cet étonnant crieur public du quartier de la Guillotière, à Lyon, qui a créé un lieu de parole.
« Il y a eu un crieur public à Lyon à la Croix-Rousse dans les années 2000, mais qui s’est arrêté pour le moment. Là, c’est dans un autre quartier central de Lyon, à La Guillotière, qui est un quartier populaire, que A la rencontre du crieur de La Guillotière a débuté ses séances de criée au printemps. L’idée est de créer du lien par un espace de parole. Il relaie la parole des gens du quartier. C’est un moment de convivialité où les gens se retrouvent, se parlent… Il s’agit de porter la voix de personnes qui n’oseraient pas la prendre, ou qui ne seraient pas écoutés par les médias classiques. C’est à la fois un média dans le sens littéral du terme, mais c’est aussi un lieu où l’identité du quartier va se construire par la convivialité. »
A lire également ce mois-ci une longue interview autour des monnaies locales complémentaires qui continuent de se développer mais qui craignent d’être récupérer par le système.
« Il y a eu la loi sur l’économie sociale et solidaire à l’été 2014 qui institutionnalise les monnaies locales complémentaires. Ces monnaies c’est avant tout les citoyens, à une petite échelle, qui se mobilisent pour créer une alternative à l’euro, et pour questionner les gens sur l’argent, sur la monnaie, sur le modèle économique. Avec cette institutionnalisation, de plus en plus de collectivités territoriales créent elle mêmes une monnaie locale ; cela a des avantages économiques pour un territoire. Les monnaies locales se développent tellement qu’elles deviennent un outil de politique publique. Et la question c’est : à quel moment cet outil perd son sens militant ? Nous avons donc interviewé Patrick Viveret, militant de longue date, philosophe, et qui a notamment initié le mouvement des monnaies citoyennes Sol. »
A lire encore ce mois-ci un gros plan sur le mouvement Alternatiba, qui vient de donner le départ de son Tour des villages des alternatives, qui l’emmènera jusqu’à Paris. Un tour qui vient en prémices des mobilisations qui auront lieu autour de la COP21.
Pour aller plus loin :
- L’Age de Faire – « Dans ma rue ! »
- Alternatiba, un mouvement en mouvement
- Le tour Alternatiba : rouler pour le climat !
- Alternatiba : nos enfants nous remercieront
- A la rencontre du crieur de La Guillotière
- Le Mouvement SOL
- Les monnaies locales complémentaires
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