Après des succès variés dans plusieurs villes françaises, les voitures en libre-service arrivent à Paris ! Les travaux dans la capitale cet été pour l’installation des stations autolib portent enfin leurs fruits. Dimanche 2 octobre les bluecars ont été dévoilées au grand public. Certes elles ne sont pas bleues mais plutôt grises, mais passé ce détail, une soixantaine de ces voitures sont en phase de test dans 33 stations parisiennes.
Autolib, c’est l’équivalent des vélib, mais avec des voitures électriques. Quatre ans après les vélos en libre service, Paris a relevé le défi d’un système encore plus ambitieux sur le plan technique.
Les bluecars, ce sont des quatre places, avec deux portes, pas de coffre ou presque, ce sont des petites voitures urbaines. On peut y rentre à quatre personnes ou même trois plus un siège bébé. En terme d’usage, ceux qui pensaient faire l’économie d’une location de voiture pour aller chercher des meubles devront ruser, difficile de faire rentrer une machine à laver dans une bluecar.
Le principe d’Autolib, c’est un abonnement variant de 10 à 147 euros selon la durée, au jour, à la semaine ou à l’année. Ensuite vient un paiement sur le trajet pur, 7 euros la première demie heure, ensuite, 6 euros la deuxième, puis 8 euros par demi heure supplémentaire. C’est très dissuasif pour ceux qui pensaient monopoliser les engins plusieurs heures ! En fait ce n’est absolument pas fait pour partir en week-end.
Pour vous mettre au volant de l’une de ces bluecar, il faut présenter le permis de conduire à la borne pour le scanner. Il faut être abonné, un abonnement qu’on achète sur une borne également. Une franchise existe, elle varie de 150 à 200 euros pour palier un accident ou le vol d’un véhicule.
L’astuce pour que l’utilisation des voitures soit facile, c’est un ordinateur de bord qui permet de réserver la place de stationnement dans laquelle on a prévu de se garer à la fin du trajet. On n’a donc pas à chercher une place libre une fois arrivé.
Au début, il n’y a qu’une soixantaine de véhicules en circulation, mais l’objectif est d’alimenter rapidement la demande, avec 1000 stations ouvertes en juin 2012, dans 46 communes d’ile de France, avec 1740 véhicules en circulation.
Avec ce système, le but de la ville de Paris est clair : dépolluer la capitale. Vincent Bolloré, l’industriel à qui a été confié ce marché, indique que dans le futur, la flotte atteignant 3000 véhicules électriques doit remplacer 15000 voitures citadines. Bolloré ne s’en cache pas, avec Autolib, il s’agit aussi d’amorcer la pompe de la filière électrique. Dans le magazine Challenges, il explique que l’expérience parisienne est très importante. Il dit que c’est un stress test, puisque les voitures vont être malmenées, tous les jours par de nombreux utilisateurs, il n’y aurait pas de meilleur lancement possible.
Dans le moteur, l’industriel a pris tout le monde de cours en optant pour un modèle de batteries qui n’est pas du tout utilisé par l’industrie. Il a choisi les batteries lithium-polymère, et non pas les batteries au polymère-ion. Meilleure autonomie, 250km, et pas de tendance à chauffer comme sa concurrente, la batterie lithium polymère a convaincu les élus parisiens qui ont donné leur aval pour Autolib.
Maintenant, l’industriel se donne 7 ans pour que la voiture en libre service soit rentable en Ile de France. Il faudrait que 80 000 abonnés soient séduits par ce modèle de déplacement pour arriver à cette rentabilité. Les détracteurs du projet, ce sont bien évidemment les taxis, qui voient une concurrence déloyale sur les trajets courts. Et les verts, puisque selon eux ce système ne détourne pas les citoyens de l’usage de la voiture.
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