Pour rajouter un peu d’argent dans ses caisses, l’Etat veut vendre ses parts dans les aéroports régionaux.
En tout, il voudrait obtenir un demi-milliard d’euros.
Un pécule envisagé sur les capitaux qu’il détient dans les aéroports de Lyon, Bordeaux, Toulouse et Montpellier.
L’Etat est actionnaire à hauteur de 60%, et voudrait que les investisseurs privés deviennent majoritaires dans le capital de ces aéroports.
Dans son empressement, le gouvernement voudrait régler cette affaire début 2012, ce qui froisse les élus locaux. Le maire de Bordeaux, Alain Juppé, membre du gouvernement, est coincé. En tant qu’élu local, il se retrouve en contradiction avec sa collègue ministre de l’Ecologie. Il a même rallié la gauche sur ce sujet. Car le soldat Juppé veut sauver l’aéroport bordelais de Mérignac des griffes du privé. Lui voudrait que les collectivités locales, déjà actionnaires partiels de l’aéroport, reprennent les parts de l’Etat.
Opposé à l’ultimatum posé des ministres de l’écologie, de l’économie et des transports, Alain Juppé a signé avec des élus de gauche une lettre envoyée au premier ministre François Fillon.
L’Etat ne veut pas que les collectivités locales prennent part à plus de 49 pour cent. Ce que les élus locaux voient d’un très mauvais il. Dans les colonnes du journal Sud Ouest, l’élu socialiste Gilles Savary dit qu’il refuse que les collectivités deviennent « les valets de pied » des opérateurs privés.
Sur le plan économique, les observateurs trouvent étonnante l’arrivée de multinationales dans le capital de Mérignac, au vu de sa bonne santé financière et de son développement annuel.
Dans cette affaire, chaque cas est différent. Celui de Toulouse, par exemple, est moins évident. Etant dans le territoire d’Airbus, dans lequel l’Etat a des parts, les observateurs pensent qu’il pourrait ne pas céder toutes ses actions.
Lyon St Exupéry est certainement le plus attractif. Avec 140 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010, et 7,9 millions de passagers enregistrés, il affiche une santé de fer, qui attire la société anonyme des Aéroports de Paris.
Sur l’ensemble de ce dossier, les acheteurs potentiels sont nombreux. Vinci, le canadien Lavalin, Kéolis, Sanef et Véolia, ils sont déjà dans les starting-blocks.
Pour faire son choix, l’état va s’appuyer des projets industriels : il mettra des priorités sur les liaisons assurées par les aéroports, les types de compagnies recherchées, et la participation à l’économie locale.
Avec toutes les embûches que comporte ce dossier, tout n’est pas gagné d’avance. Le secrétaire d’Etat aux transports en a conscience, il s’est exprimé annoncé en conférence de presse au mois de juin en disant : « soit les choses sont lancées au 15 septembre, soit on laisse tomber ».
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