Cette semaine on parle des Etats unis qui rouleront bientôt au croco diesel, et des tablettes numériques pour les pilotes de ligne
Les américains viennent d’inventer le Gator Power, en Français le Croco-diesel. C’est un carburant fabriqué avec de la graisse d’alligator.
Serait-ce une nouvelle solution pour contrer le manque de pétrole, après les biocarburants à base de canne ou de soja ? Les chercheurs de l’université de Louisiane sont convaincus que oui, ils ont bien trouvé un carburant alternatif. Pas de là à remplacer le gisement de pétrole de la mer du Nord, mais pas ridicule non plus.
A la tête de ce groupe de chercheurs, le professeur Rakesh Bajpai explique qu’en Louisiane, où les alligators pullulent, seules la viande et la peau de ces animaux sont utilisées dans l’industrie, alors que leur graisse est jetée. En tout, 7 tonnes de graisse d’alligator partent en décharge chaque année, or cela permettrait de produire 4 millions 7OO mille litres de carburants ainsi que du glycérol, dont les industries pharmaceutiques ont besoin pour fabriquer des médicaments.
Les scientifiques affirment pouvoir utiliser ce crocodiesel directement dans le réservoir des véhicules. Le rendement de la bête est même très bon, car l’équipe du professeur Bajpai aurait réussi à transformer 61 pour cent de la graisse du croco en liquide utilisable comme tel dans le réservoir.
Le litre de croco-diesel coûterait donc environ 0,38 euros, un prix très concurrentiel par rapport au diesel. La production retirée de cette graisse issue des alligators servant à la maroquinerie n’est pas négligeable, elle atteindrait les 4 millions et demi de litres. Certes, comparés à la consommation des américains tournant autour de 45 milliards de litre de diesel par an, ces 4 millions et demi de litres représentent une paille. Mais l’état de la Louisiane pourra au moins se targuer de proposer à ses habitants le carburant le plus original du moment.
Autre sujet repéré cette semaine, des tablettes numériques pour les pilotes de la United Continental. La compagnie américaine, numéro un mondial du transport aérien, vient d’annoncer qu’elle allait remplacer le sac de vol de ses pilotes lourd de 17 kilos de papiers par les 700g d’une tablette numérique.
11 OOO appareils vont être distribués au personnel navigant d’ici la fin de l’année, avec une application, Jeppesen Mobile FliteDeck.
Chaque pilote aura à sa disposition toute la documentation de référence sans avoir le moindre besoin de rechercher cela dans des classeurs très lourds et pas pratiques. Toutes les mises à jour seront accessibles sans avoir besoin de les imprimer.
Entre les manuels opérationnels, les tableaux de navigation, les journaux de bord, les check-lists et les infos météos, cela fera en tout 16 millions de feuilles de papier en moins à imprimer chaque année. Cela devrait aussi avoir un effet bénéfique sur l’environnement, en faisant économiser 1 millions 260 mille litres de kérosène chaque année sur la consommation de la United Continental.
L’économie de kérosène affichée par avance par la compagnie américaine est louable. Mais d’un autre côté, on apprend qu’elle agrandit les compartiments à bagage au dessus des voyageurs, ce qui laisse penser que 30 kilos de moins en cabine, pour facilement 500 kgs en plus dans le reste de l’avion, cela ne devrait pas faire économiser trop de kérosène, c’est même l’inverse.
Et puis s’il est évident que l’économie de papier n’est pas à prendre à la légère, on se demande jusqu’où cette économie sera durable. Nous, citoyens, devions limiter notre consommation de papier avec l’avènement des outils informatiques, or quand on voit le gaspillage qui est fait en entreprise, on se doute que le passage des pilotes à une tablette numérique ne va pas faire gagner grand-chose. Par contre, la marque Apple, puisque c’est elle qui a gagné la timbale en signant le contrat avec United Continental, s’est offert une énorme communication au niveau mondial. Et ceci sans avoir besoin de débourser le moindre dollar en campagne de pub. La voila, la vraie économie.
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