« Cherche Tour Eiffel désespérément », « On dirait que la Tour Eiffel a été gommée », « Paris normal vs Paris aujourd’hui » … Le vendredi 14 mars dernier les Parisiens se sont affolés et l’ont fait savoir sur les réseaux sociaux. Peur de cette pollution qui débarquait comme un nuage toxique sur la ville. Nez irrité, gorge sensible, toux, maux de tête, les plaintes furent nombreuses. Mais pas qu’à Paris.
La veille déjà, une trentaine de départements notamment dans le nord de la France et la vallée du Rhône, ainsi que les grandes villes se mettaient en alerte rouge pollution car l’air contenait déjà plus de 80 microgrammes de particules par mètre cube. Au total, ce sont 10 jours de suffocation qu’ont subi de nombreuses agglomérations.
Quelles mesures ont été prises ? En Île de France, le gouvernement, la région et la mairie de Paris ont tenté d’enrayer la catastrophe.
Il ont notamment pratiqué la gratuité des transports en commun du vendredi au lundi, et la circulation alternée à Paris et dans la petite couronne. Les Vélib’ et Autolib ont été rendus gratuits du jeudi au lundi, et le stationnement résidentiel était gratuit également dans la capitale.
Avec quels effets ? La mairie de Paris, citée par le site notre-planète info, a déclaré que les locations d’Autolib et de Vélib ont augmenté fortement pendant cet épisode de pollution. Concernant les bouchons, grâce à la circulation alternée ils ont diminué de 62% en Île-de-France selon la préfecture de Police sur la période de pointe du matin le lundi 17 mars, avec 114km de bouchons contre 259 la semaine précédente à la même période. Le volume de trafic a baissé de 25% toujours selon la préfecture de police.
Toutefois selon les experts, l’amélioration générale de la qualité de l’air ne serait pas dûe à la circulation alternée, ni aux mesures de gratuité des transports en commun, mais plutôt au changement de temps.
Est-ce mieux à l’étranger ? Le Figaro a fait le tour des capitales pour voir ce qui a été fait pendant cet épisode de pollution. A Bruxelles, les pouvoirs publics ont opté pour la vitesse réduite et la gratuité des transports, à l’image de la France. A Londres, le péage urbain a été instauré depuis 2003, mais il semblerait que la qualité de l’air n’ait pas changé, puisqu’il y a beaucoup de congestions sur les axes périphériques. A Berlin, une « Low emission zone » a vu le jour, pour interdire l’accès au centre-ville aux véhicules les plus polluants ; le vrai gain serait sur les concentrations en dioxyde d’azote, moins 10% selon l’ADEME. Enfin, Athènes a opté pour la circulation alternée, mais sans réussir à la faire appliquer, et donc sans résultat.
Le ministre de l’Ecologie, Philippe Martin, a annoncé qu’il réunirait après les municipales l’ensemble des acteurs concernés par la pollution de l’air, afin de rédiger un projet de loi prenant en compte la qualité de l’air.
Jean-Brice SENEGAS
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