« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
Il y a peu de temps, j’ai découvert dans une église ardennaise un reclusoir, là, où il y a quelques siècles, vivait, ou plutôt, survivait, Mathilde de Monzon. En lisant le roman de Martine Alix Coppier, « La Recluse du Destel » paru aux Presses de la Cité, il s’agit aussi d’une histoire vraie se déroulant au XVIIIe siècle, celle de Marie, qui aurait pu entrer dans un couvent, mais qui avait choisi, comme Marie Madeleine à la Sainte-Baume, de vivre en ermite dans une grotte pour expier. Expier quoi ? Telle est bien la trame de ce superbe livre qui s’apparente à un véritable ouvrage historique bouleversant, poignant, voire surprenant.
Qu’est-ce qui poussa cette belle jeune femme de se nourrir de racines et d’herbes sauvages, de pissenlits et de champignons, de ne parler qu’à sa chèvre Cabrette, d’être vêtue de guenilles au point d’avoir un aspect trop repoussant pour qu’elle ne soit agressée dans son antre, alors qu’auparavant, elle lisait Marivaux, jouait aux échecs et paradait dans les rues de La Ciotat ?
Oui, quelle faute, quel événement, quel drame, voulait-elle expier ?
Seule la mort la délivrerait, disait-on, mais il n’était pas certain non plus que cette Marie-là soit accueillie au paradis…
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