L’Océan Arctique, un des derniers grands espaces naturels préservés de la planète, est un écosystème fragile et riche, mais également méconnu. Les changements climatiques modifient cet océan et la région qui l’entoure à une vitesse vertigineuse. En témoignent la fonte brutale de la glace en été, l’acidification de ses eaux, le dégel du pergélisol en Sibérie et les menaces qui pèsent sur certaines espèces, dont l’ours blanc est le chef de file. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces changements n’affectent pas seulement les 5 millions d’habitants du cercle arctique, mais également chacun d’entre nous par les conséquences dramatiques potentielles sur le climat, et sur notre vie quotidienne.
Et contrairement à l’Antarctique, l’Arctique n’a pas un statut international. Seul, le Conseil Arctique, formé par ses huit états riverains, gère ce territoire avec l’objectif affiché de défendre les intérêts de chacun de ses membres. Inutile de dire que les demandes de préservation faites par les ONG écologistes rencontrent une opposition qui ralentit toute attention sur la gestion durable et raisonnées des ressources et des zones particulièrement sensibles. La tentation est très, trop forte pour les compagnies qui cherchent à exploiter les réserves de gaz et de pétrole.
Les scientifiques s’en mêlent aussi . Récemment, après une navigation autour de l’Océan Arctique dans un but scientifique, L’expédition TARA a lancé un appel aux les décideurs, et à la société civile c’est à dire à nous, pour que des actions soient prises immédiatement pour l’Arctique.
Parmi elles, des mesures de bon sens telles que le respect des règles de protection de l’environnement dans le cadre de l’exploitation des ressources naturelles; Un accès facilité pour les programmes de recherche en Arctique; Une réglementation stricte du tourisme; la création de nouvelles normes internationales pour le transport maritime en Arctique; la mise en place d’un réseau d’aires marines protégés pour les zones ayant une importance écologique, la mise en place d’une réglementation de la pêche actuellement en pleine expansion ; et enfin l’élargissement du Conseil Arctique. Combien de temps faudra-t-il attendre pour voir ces mesures sur la table de négociations ?
Sans doute jamais. A moins que les citoyens du monde se réveillent …
Car le temps joue contre l’Océan Arctique. Plus ça fond vite , ce qui est le cas avec les minima de glace les plus faibles ces dernières années, plus les entreprises foncent vers ce qu’elles considèrent comme le nouvel eldorado que ce soit pour les ressources naturelles, la pêche, le tourismes ou le transport maritime .
Cet eldorado potentiel n’est pourtant que de court terme, et ne se limite qu’à l’intérêt de quelques uns.
Les couts cachés du changement climatique en Arctique montre qu’aucun investissement ne sera durable s’il on ne prend pas en compte les facteurs écologiques, et notamment le climat global : Le dégel du pergélisol en Sibérie par exemple est susceptible de libérer tant de méthane, que cela remet en cause les estimations les plus pessimistes sur l’évolution du climat
La seule certitude, face à la rapidité des changements en cours, est que l’urgence écologique doit aller de pair avec l’urgence économique.
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