Dans l’actualité de l’environnement cette semaine il y a cette question qui revient chaque année à la même époque: quel est l’impact environnemental du
rallye Dakar?
Comment imaginer que le passage de plus de 700 concurrents en motos, voitures ou camions à proximité d’espaces protégés soit sans conséquence pour les populations, la faune et les milieux concernés?
Pourtant la presse généraliste semble peu curieuse sur le sujet. Il faut dire que depuis que la course a été délocalisée en Amérique Latine, le rallye suscite un intérêt moindre en Europe et sur place les retombées économiques semblent suffisamment importantes pour étouffer les quelques critiques qui pourraient faire jour.
C’est le cas des indiens Aymara peut-on lire sur le site de France télévision. Cette communauté a menacé de bloquer la course qui doit passer par les marais salants du Salar d’Uyuni, « le lac salé le plus grand et le plus élevé au monde« , précise le Telegraph qui rappelle que les flamands roses d’Amérique du Sud s’y rassemblent au mois de Novembre. Mais le président bolivien Evo Morales, lui-même Aymara et amateur du Dakar a décidé d’envoyer l’armée pour sécuriser la course. Les Indiens ont finalement retiré leur menace.
Outre les Aymara, les archéologues s’élèvent contre la course, note aussi le site de France Télévision: « au Chili, le Conseil des monuments nationaux estime à près de 200 le nombre de sites archéologiques ravagés par le passage de la course [ces 4 dernières années]. Cela va du fossile de requin vieux de 18 millions d’années dans le désert à des peintures rupestres dans des grottes. » L’organisation de la course assure pourtant qu’elle demande systématiquement l’avis des Etats traversés sur le tracé du parcours.
Le site d’information sénégalais Senenews rappelle que le collège des archéologues chiliens a déposé un recours l’an dernier « pour contraindre l’organisation de la course à répondre de ces supposées dégradations devant la justice. » Le problème, souligne le site, c’est que le rallye est organisé en partenariat avec l’Institut national du sport. Un organe public contre lequel l’Etat ne peut pas se retourner en cas de destructions de sites.
Alors pour se donner bonne conscience on peut aller sur le site Le repaire du motard.com qui reprend mot pour mot les communiqués de presse du Dakar. On y apprend que la course est tout bonnement éco-responsable avec plus de 600.000 euros dépensés pour compenser « 100% des émissions carbone directes« . Une somme investie dans un projet de route en Amazonie destinée à éviter la déforestation nous dit le site. Autres mesures avancées, le tri sélectif sur les bivouacs. L’an dernier « 19 tonnes de pneus« , « 5.000 litres d’huiles usagées » ou encore « 60 tonnes d’aluminium, plastique verre et carton » auraient ainsi été recyclées.
En conclusion, on peut citer l’environnementaliste argentin Pedro Martinez sur le site de El diario 24. « Ces courses, dit-il, me font penser à ces films de science fiction dans lesquels on participe à des courses de la mort. Des courses dont ceux qui en ont les moyens parviennent à réchapper et le vainqueur gagne sa liberté. Avec la nature on ne joue pas, à court ou moyen terme on paie toujours les conséquences des dégâts que l’on a provoqués«
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