Le journal de l’environnement cette semaine est consacrée aux data-centers, les centres de données en français.
Vous savez ces espèces de grands hangars qui abritent des dizaines de serveurs informatiques. Eléments indispensables au fonctionnement d’internet. Nous les faisons chauffer dès que nous effectuons une recherche ou dès que l’on écoute une chronique sur le site de Fréquence Terre par exemple.
Alors quel rapport entre ces coffres-forts numériques et l’environnement? Eh bien un serveur consomme beaucoup d’énergie, fonctionne 24h/24 et a besoin d’être refroidi en permanence. Pas très écolo en effet. Et pourtant « l’efficacité énergétique est devenue une préoccupation permanente » des professionnels, explique le Président de l’Association Européenne des Centres de Données sur latribune.fr. La question énergétique était au cœur de la conférence des data center européens qui s’est tenue à Nice la semaine dernière.
Les défenseurs des data-centers vont même jusqu’à vanter leurs atouts dans la lutte contre le réchauffement climatique. Sur Actu-environnement, un expert souligne qu’un centre qui accueille 300 clients aura moins de dépenses énergétiques que 300 sociétés qui auraient chacune leur système de gestion de données.
Les grand groupes rivalisent bien sûr d’ingéniosité pour faire de leurs nouveaux data-centers des exemples en matière de consommation d’énergie.
Ainsi en Belgique, Google ambitionne de bâtir l’« un des bâtiments de ce type les plus économes en énergie au monde » nous dit le site belge levif.be. Le groupe va investir 300 millions d’euros pour doubler la surface de son centre près de Mons. Lesoir.be détaille le projet: « la plus grosse partie de l’électricité sert à refroidir les serveurs et à conditionner l’air. Là où c’est possible, la firme tente de rogner sur les dépenses, minimisant un maximum l’éclairage des hangars, en utilisant l’eau du canal et en réduisant les dépenses énergétiques au niveau des bureaux. »
Vous l’aurez compris, le point faible des data-centers c’est le refroidissement des serveurs. Facebook a trouvé la parade. Le réseau social a entamé la construction de trois data-centers à Lulea dans l’extrême nord de la Suède au niveau du cercle polaire. Le principal avantage c’est la température : 2°C en moyenne peut-on lire dans un article du Monde.fr. Pas négligeable quand on sait qu' »à l’heure actuelle rafraichir les équipements représente 40% des dépenses énergétiques des data-centers » souligne le journal britannique The Sun.
Et quand on ne peut pas s’installer dans le Grand Nord, on recycle la chaleur des serveurs pour se chauffer. C’est l’idée émise par une PME parisienne. On peut lire ça sur le site zepros.fr. L’entreprise veut « répartir les calculateurs, notamment employés par les banques et les studios d’animation, dans des logements. Monté sur un radiateur en aluminium, ce matériel traitera les données des entreprises et fournira en chaleur – gratuitement – les ménages. » L’idée va être testée dans les locaux de l’école Télécom Paris Tech. L’hiver l’idée semblé alléchante, l’été en revanche, l’entreprise ne précise pas si les serveurs fonctionneront à plein régime. Voilà cette chronique est terminée et quand vous la réécouterez sur le site de Fréquence Terre, vous aurez désormais une pensée pour tous les serveurs qui ont chauffé en cours de route.