Êtes-vous plutôt épines naturelles ou épines en plastique? Chaque année à cette époque, la question revient, toujours aussi piquante dans la presse. Il faut dire que le sapin de Noël est une tradition en France, « plus de 6,5 millions d’arbres ont été vendus en 2012 » précise le journal 20minutes. Petits ou grands, nordmann ou épicéa, naturel ou artificiel… à chacun son sapin. Et si l’arbre naturel est plébiscité, l’artificiel séduit de plus en plus remarque Le Monde. Un peu plus d’un millions de ces objets ont été vendus l’an dernier en France. Et le quotidien de faire la chasse aux idées reçues: non le sapin naturel n’est pas coupé dans les forêts, c’est un arbre de culture. 20 minutes propose même un calcul: « un arbre naturel produit 3,1kg de gaz à effet de serre de sa naissance à sa mort, principalement durant son transport, tandis qu’un arbre artificiel en émet 8,1kg par an. »
Mais attention naturel ne veut pas dire écolo! D’ailleurs le domaine du résineux reste touffus en la matière: point de label. juste une traçabilité. Selon 20 minutes « 80% des sapins vendus en France y ont été cultivés, majoritairement dans le Morvan ou en Franche-Comté. » Ce qui représente tout de même 5.000 hectares soit un peu moins que la superficie de Manhattan à New York.
Il existe un moyen quand même de ne pas traiter son sapin comme un vulgaire bien de consommation ou pire comme un mouchoir jetable en plein hiver; c’est l’adoption de sapin. Séraphin, Simon ou encore Arnold… tous sont des arbres bien identifiés et prêts à être apprivoisés par votre famille. Livrés avec un pot et une notice, ils sont récupérés après les fêtes et replantés pour les mieux portants.
Allez toujours au sujet de Noël, Greenpeace a décidé de frapper un grand coup pour sa campagne d’information sur la fonte des pôles. L’ONG s’est offert un avocat de choix: le Père Noël. Lumière blaffarde dans les yeux, voix fatiguée, dans un clip d’1 minute 30 visible sur le site du Point.fr, le bonhomme rouge explique aux enfants qu’en raison de la fonte des glaces sa maison risque de disparaitre et qu’il envisage sérieusement d’annuler la distribution des cadeaux. Il dit avoir écrit aux présidents Poutine et Obama mais en vain. Ces deux-là, dit-il figureront en haut de sa liste de ceux qui n’ont pas été sages. L’argument convaincra-t-il les dirigeants? Pas sûr mais les enfants peut-être; à moins qu’ils ne soient effrayés par ce Père Noël qui ressemble fort à un otage qui appelle à l’aide. Nous verrons bien s’il y a des cadeaux le 25 au pied du sapin.
Pour les biocarburants en revanche le sapin n’est pas encore en pointe. Mais il existe déjà de nombreux produits agricoles utilisés pour produire des combustibles. Des agrocarburants que la Commission européenne aimerait bien limiter. Un temps présentés comme une alternative écolo aux hydrocarbures, ils se sont vite avérés néfastes et gloutons en surfaces agricoles. Des surfaces qui auraient pu être utilisées pour des produits alimentaires.
Mais pas facile de légiférer à 28 quand il s’agit d’intérêts économique et énergétiques. Une réunion des ministres européens de l’énergie jeudi 12 décembre à Bruxelles a « accouché d’une souris« , remarque La Croix. L’enjeu était de limiter à 7% la part des agrocarburants dans les transports. Un seuil décrié par plusieurs membres, relève le quotidien: « sept pays ont voté contre, les uns (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Danemark et Italie) estimant que le plafond de 5 % proposé par la Commission européenne devait être retenu, et les autres (Hongrie et Pologne) jugeant le seuil de 7 % trop faible. »
Désormais il y a peu de chance qu’une décision soit prise avant les élections européennes au mois de mai et en attendant, les agroproducteurs vont continuer de conforter leurs positions.
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