Que faut-il retirer du débat national sur la transition énergétique qui s’est terminé le 18 juillet?
La presse se montre très sceptique par les propositions qui sont ressorties des 9 mois de travaux.
« Un débat pour rien » titre le site Actu-environnement. Très critique, il regrette « un texte alambiqué qui constate les dissensus. » Il faut dire que certain participants ont joué perso. Force Ouvrière s’est désengagée des conclusions et le MEDEF qui était hostile à certaines propositions -à commencer par la remise en cause du tout nucléaire- a menacé de ne pas approuver le projet final. Il a donc fallu au dernier moment troquer le terme « recommandation » contre celui de « synthèse » pour satisfaire le patronat.
Sur Le Monde.fr, les économistes Yannick Perez et Vincent Rious s’étonnent de « la timidité des propositions formulées par le Conseil national […] au vu de l’enjeu pour la compétitivité et la cohésion sociale de notre pays« .
Et les deux hommes soulignent que la France fait face à trois défis: écologique, social et économique. Rappelant au passage que « la consommation énergétique de la France représente annuellement plus de 60 milliards d’euros, soit l’équivalent de 90 % du déficit de notre balance commerciale. » D’où la nécessité d’en finir avec « les prix de l’énergie, maintenus artificiellement bas par l’usage de prix régulés, [ce qui] permettra d’inciter à la réduction de la consommation. »
Certes la sobriété énergétique divise encore peut-on lire sur terraeco.net. De même que le nucléaire ou les énergies renouvelables. Mais il y a des points de consensus: la rénovation thermique des logements ou la lutte contre la précarité énergétique qui touche 8 millions de personnes par exemple.
Le point sur lequel toute la presse s’accorde c’est que le gouvernement devra faire preuve de courage pour relever les défis et imposer le schéma énergétique de demain.
Et à présent remontez vos manches et faites fonctionnez votre imagination. Terra Eco propose un dossier spécial bricolage dans son numéro de l’été. La rédaction du magazine a relevé le défi et s’est mise au DIY… acronyme du Do it yourself… faites le vous-même en français. Tel journaliste a fait du dentifrice, tel autre a monté un lombricompost. On trouve ainsi des recettes pour faire de la pate à tartiner, réparer son vélo ou monter une serre verticale… et tout ça soi-même. Un festival a même vu le jour à Bordeaux l’Open bidouille camp. Et les sites de recettes maison sont légions sur la toile.
Comme la Foire aux savoir-faire en Belgique qui propose un grand nombre de recettes et de modes d’emploi.
Selon Terra Eco, le Do it yourself répond à trois nécessités: la crise qui nous oblige à repenser nos mode de consommation, « le plaisir de créer » et « la nécessité de recycler« . Avec en plus la satisfaction de ne pas subir l’obsolescence programmée. C’est ainsi que les Fab Lab, c’est laboratoires de fabrication, se développent un peu partout en France, dans la foulée des Etats Unis. Imprimante 3D, découpeuse laser et autres grosses machines sont à disposition du public qui vient créer tout en aidant les autres dans leur projet. Et à en croire Pierre Rabhi, le philosophe français initiateur du mouvement colibris et de l’agroécologie, « la lutte aujourd’hui ça doit être dans le « je fais »« . Autrement dit, la bidouille et le bricolage sont un vrai engagement.
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