Au Cambodge, les plantations industrielles d’hévéa, de cannes à sucre, et autres projets immobiliers ou miniers se développent à vitesse grand V, dopées par l’octroi de baux extrêmement avantageux pour les entreprises. Et beaucoup moins pour les populations locales. Aujourd’hui par exemple, 54,77 % des terres arables du pays se sont ainsi transformées en « concessions foncières à vocation économique », soit des baux de longue durée -jusqu’à 99 ans- attribuées à industries agroalimentaires étrangères (principalement asiatiques) ou à des Cambodgiens proches du pouvoir. Et le rythme s’accélère : depuis avril 2010, 85 concessions de ce type ont été accordées dans 16 provinces du pays, selon le ministère de l’agriculture. Or, « il s’agit de contrats opaques qui donnent souvent lieu à corruption (1) », dénonce Geneviève Paul, chargée de mission pour la Fédération internationale des droits de l’homme. Mais aussi à de nombreux conflits fonciers, notamment avec les communautés autochtones dont les droits sont régulièrement bafoués par l’Etat alors même que des lois sont censées les protéger. D’ailleurs, grâce à une loi de 2009, le gouvernement lui-même ne se prive pas de réquisitionner des terres privées pour des projets publics
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