« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
Un haïku est une forme poétique particulièrement codifiée qui nous vient du Japon où elle fut créée au XVIIe siècle.
Composée de mores, notion plus fine que celle de la syllabe, il s’agit d’un petit poème constitué d’un verset de dix-sept syllabes.
Cela paraît un peu compliqué pour le profane et c’est peut-être la raison pour laquelle il fallut près de trois siècles pour que le haïku soit aussi à l’honneur en Occident.
C’est tellement vrai que le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, en est devenu un auteur prolifique car il y trouve une forme de poésie légère et concise qui offre l’opportunité d’aller à l’essentiel de la parole dans un langage non sophistiqué, dit-il.
Généralement, le haïku vise à exprimer l’évanescence des choses, spécifient encore les spécialistes du genre.
A ce titre, Isabelle Fable a écrit un recueil de haïkus sous le beau titre de « Sur les ailes des lucioles » publié aux Editions du Cygne.
Huit chapitres y donnent rendez-vous au lecteur dans la forêt, à la mer, sur un lac, au jardin, dans un verger
et en voici quelques extraits significatifs :
la vie perle à perle
écoule en colliers légers
rapines et dentelles
effeuillant mon âme
l’air se respire en pétales
et le temps s’apaise
quand l’arbre émouvant
sort de terre en la lumière
temple de la vie
Je vous lis un quatrième qui fleure bon le temps de nos grands-mères et arrière-grands-mères, écologistes avant l’heure pour d’aucunes :
pomme pépins cannelle
quand mijote la compote
naît un nouveau fruit
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