« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
La règle, quand on « chronique » un polar est de ne pas dévoiler la réponse à l’intrigue. C’est un minimum de respect pour le lecteur.
Sachez cependant, que dans « Les silences de Margaret » de Paul Couturiau aux Presses de la Cité, le suspense ne prend fin que dans les ultimes lignes d’un roman qui compte plus de 470 pages !
L’histoire se déroule en deux phases : une première à Metz avec des allers et retours dans l’Allemagne nazie toute proche et une autre, toujours dans la cité messine, mais en 1981.
Un médecin est drogué puis tué par balle, la sur d’un avocat est soupçonnée. Il va prendre sa défense et découvrir, peu à peu, des secrets de famille époustouflants.
Ce premier meurtre se déroule le soir du premier tour des présidentielles de 1981, puis survient un deuxième meurtre au deuxième tour, celui avec la victoire de François Mitterrand. Dans la foulée, s’ensuivent deux suicides
Dans son style alerte, Paul Couturiau qui a déjà été couronné par le prestigieux « Grand Prix de littérature policière », confirme toute l’étendue de sa maîtrise d’un roman policier. Du vrai.
Avec ses plongées dans le passé et ses retours déconcertants, c’est du grand art.
De plus, l’auteur offre au lecteur quelques propos comme autant de messages « existentiels » que, bien entendu, il capte pour en tirer profit ou rejette, selon les cas : « Un sentiment n’est pas objectif », écrit Paul Couturiau.
Parmi ces petites phrases, relevons-en cinq :
« Pour connaître un fleuve, il faut l’aborder au plus près de sa source. »
« Perdre une guerre, c’est parfois en préparer une nouvelle. »
« On a beau dire, il faut toujours être à l’écoute de son intuition. Elle est souvent plus sage que la raison. »
« Le cur est un organe plus complexe que le cerveau. »
« Pardonner aux autres est tellement plus simple que de se pardonner à soi-même. »
Pierre Guelff.
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