« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
On sent très bien que l’auteur, Marie-Paul Armand, a été professeur à l’école publique durant une décennie avant de devenir écrivaine, surtout lorsqu’elle raconte l’histoire de deux enseignantes, une mère et sa fille, dans le très attachant roman « La maîtresse d’école » paru chez Pocket.
Certains détails du fonctionnement (ou du non-fonctionnement) de l’Instruction publique, diverses attitudes d’élèves et de leurs parents, voire celles d’autres enseignants, ne trompent pas sur l’exactitude des situations vécues en milieu scolaire et dans certains milieux sociaux.
Cet ouvrage se décompose en deux parties bien distinctes mais la seconde est une sorte de suite familiale de la première. Il y a d’abord l’évocation de Céline, enfant d’une famille de pêcheurs qui, au début du XXe siècle, décide contre vents et marées de devenir institutrice. Son grand amour d’enfance sera même sacrifié au nom de son idéal, à dire vrai d’une forme de féminisme avant l’heure : celle du droit de choisir sa destinée professionnelle au temps où les femmes se devaient d’être au service quasi exclusif des hommes.
Irène, née après la Seconde Guerre mondiale, vivra une existence tout aussi tumultueuse que sa mère Céline avec, cependant, une issue plus « conforme » à l’évolution des murs.
Tout en étant assez réaliste, cette saga en milieu scolaire est particulièrement prégnante et elle s’inscrit dans la lignée des ouvrages majeurs du style, selon moi.
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