« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
Comme le précise Christian Jacq, le directeur de la collection « Message initiatique des cathédrales », l’ouvrage « La Cathédrale d’Oloron-Sainte-Marie ou Le Banquet céleste » de Jean Sernin (Editions Maison de Vie) est la démonstration de la cohérence de l’ensemble du portail de cet édifice sacré : « Il s’agit d’un authentique livre de pierre dont aucun élément n’est dû à l’art pour l’art. »
Ce portail (mais, également, l’avant-porche, des chapiteaux, les extrémités du tympan
) raconte une histoire, celle du pèlerin en esprit qui part en quête des nourritures essentielles avec l’espoir de participer au banquet suprême. Et, il n’y a pas de hasard puisque la cité d’Oloron-Sainte-Marie est une étape importante sur le Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle !
Le portail, pour revenir à lui, a été sculpté à partir du XIIe siècle et les imagiers le façonnèrent durant un siècle : « Le style de ce portail roman n’a d’égal que le riche contenu spirituel », déclare Jean Sernin.
Par miracle, il échappa aux coups de pioches et de marteaux lors de la Révolution !
Ainsi, cela permet encore aujourd’hui de constater que la main du sculpteur s’est approchée de la perfection et que son âme est parvenue à animer la pierre, surenchérit l’auteur.
À Oloron-Sainte-Marie, les sculptures évoquent la subtilité du parfum, le langage sacré de la musique, nourriture du cur, le feu secret, la transmission de la Tradition, la pierre du Sage, le poisson qui est l’eau qui vit et ce qui vit dans l’eau, et, encore, un monstre qui dévore un homme, des animaux hybrides, bras armés de la cathédrale, des hommes nus, bouches ouvertes, des êtres enchaînés et somptueusement habillés, une femme nue et souriante à la chevelure abondante
Le tout « sous le vêtement de la simplicité de scènes quotidiennes ».
« Tout ce qui s’exprime dans le portail ou à l’intérieur de la nef donne les clés du chemin
», paraît-il, « et le pèlerinage est une initiation, l’initiation est un pèlerinage. »
Pour terminer son périple, Jean Sernin emmène le lecteur à l’église Sainte-Croix, également à Oloron, où l’on découvre, entre autres, un être à trois visages. Ici, aussi, l’ésotérisme bat son plein.
Et puis, immense sujet de réflexion suscité par la démonstration de Jean Sernin : « On ne vit jamais rire le Christ, bien qu’on l’eût vu souvent pleurer. »
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