Du 18 au 20 novembre prochain, à l’occasion du 150e anniversaire de la naissance de Rudolf Steiner, le réseau de l’agriculture biodynamique organise un congrès sur le thème « prendre soin de la Terre et de l’Être humain ». L’occasion pour nous d’interroger dans cette chronique Jean-Marie Defrance – Directeur de DEMETER France, l’organisme certificateur de l’agriculture biodynamique – co-organisateur du congrès.
D’une manière générale, qu’est ce que l’agriculture biodynamique ?
L’agriculture biodynamique est pratiquée depuis 85 ans. Nous sommes des cousins de l’agriculture biologique. Nous partageons la même volonté de produire des aliments sains et les mêmes convictions de respect de l’environnement, de refus des pesticides ou encore des OGM par exemple.
Mais quelles sont vos spécificités ?
Le premier aspect de la pratique est lié à l’utilisation de ce que nous appelons des préparations bio-dynamiques. Il en existe deux types : une pour le compost, une pour le sol et les plantes. Elles sont élaborées à partir de bouse de vache et de silice.
Comment les applique-t-on ?
On les intègre en très petite quantité à de l’eau, dans de grands tonneaux, et on brasse pendant une heure, alternativement dans un sens puis dans l’autre. C’est ce qu’on appelle la dynamisation. On les pulvérise sur le sol ou les plantes.
Et au-delà de ces préparations ?
Nous considérons que la terre est un être vivant, même si cette notion n’est pas toujours facile à expliquer. Par exemple, les animaux et les plantes, pour nous, contrairement à l’agriculture conventionnelle, ce ne sont pas seulement des supports de production.
Vous travaillez aussi en fonction des saisons et de la position des planètes ?
L’influence de la position de la lune sur les cultures est bien réelle. On commercialise d’ailleurs un calendrier des semis qui permet d’en tenir compte.
Les produits sont-ils meilleurs qu’en bio classique ?
Je réponds oui, mais ce n’est pas objectif de ma part. Ce qui est sur, c’est qu’ils sont véritablement vivants.
Et les rendements restent bons ?
On atteint pas les rendements de l’agriculture conventionnelle et c’est pas le but d’ailleurs, mais si on est un bon paysan qui connait bien son métier, les rendements sont au moins aussi bons qu’en bio classique, voir meilleurs grâce à l’utilisation des préparations bio-dynamiques.
La bio-dynamie est-elle très pratiquée ?
En France, il y a 370 exploitations reconnues par Demeter (dont 240 en viticulture) ce qui est encore peu par rapport à l’Allemagne ou l’Australie par exemple.
Pour en savoir plus :
congrès « prendre soin de la Terre et de l’Être humain » du 18 au 20 novembre à Evry, organisé par la Maison de l’agriculture biodynamique et DEMETER France.
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