Littérature sans Frontières est une chronique de Pierre Guelff.
Il ne se passe plus une semaine sans que la franc-maçonnerie ne fasse la une de médias, parfois avides d’ésotérisme, de faits jugés insolites et secrets ou de démêlés affairistes.
Dans l’ouvrage « Curieuses histoires de la franc-maçonnerie » de Léopold Vanderhaeghen paru aux Editions Jourdan, la surprise est de taille le mot est choisi ! pour tous ceux qui propagent des rumeurs et des fantasmes à l’égard de cette vénérable société philosophique et initiatique ; sans occulter, bien sûr, qu’il y ait des brebis galeuses en ses rangs comme dans toutes les sociétés humaines.
L’auteur, agrégé de philologie et lettres, licencié en archéologie et histoire de l’art, est un passionné des sciences des religions et de philosophie, spécifie : « Quels ont été les fondements, les bases structurelles sur lesquelles la franc-maçonnerie a édifié sa réussite ? Notre hypothèse de départ, écrit-il, a été que ces causes de réussite, c’est d’abord dans la Bible qu’il convenait de les rechercher
»
Assurément, on est très loin des excommunications prônées par le Vatican qui place encore les francs-maçons sur sa liste noire.
A moins que, justement, il ne s’agisse d’une reconnaissance implicite de la valeur morale et spirituelle de la franc-maçonnerie, celle portant ombrage à la puissante Eglise catholique désireuse de rester seule à la manuvre ?
Quoi qu’il en soit, après un contexte historique dont les fameux constructeurs de cathédrales ne sont pas oubliés, puis les multiples théories sur les origines de la franc-maçonnerie spéculative et une très intéressante approche de l’espace profane et de l’espace sacré, nous voici au cur du sujet avec la Bible.
« La notion de temple de l’homme, ou plus largement de temple de l’humanité, apparaît comme essentielle, explique encore l’auteur. Elle plonge ses racines dans une tradition ancienne, la Bible. »
La démonstration paraîtra peut-être surprenante, voire édifiante aux yeux de certaines personnes, mais elle a au moins le mérite d’interpeller.
Certaines comparaisons avec des rituels chrétiens, tout comme avec les bouddhistes, d’ailleurs, ne peuvent que susciter l’intérêt à l’encontre d’un débat fructueux. On est donc bien loin du lynchage entrepris dans certains milieux sur base de fausses informations ou d’une grande méconnaissance du sujet.
Pierre Guelff.
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