Plus qu’un phénomène de mode, la consommation collaborative est amenée à se développer.
Pour mieux comprendre ce phénomène, l’ADEME – l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie – a fait réaliser une étude à partir des données de l’observatoire des modes de vie et consommation d’IPSOS : « Les 4500 ». Cette étude, publiée le 25 avril dernier, porte plus précisément sur « Les Français et les pratiques collaboratives : qui fait quoi et pourquoi ? ».
Cette enquête permet de mieux comprendre les usages de six pratiques plus ou moins répandues en France: l’adhésion à une AMAP, le covoiturage, la location de biens, le troc, la vente des biens et l’achat groupé.
Premier constat : Il n’y a pas un mais des profils « type » de consommateurs collaboratifs.
Chaque type de pratique collaborative a un public précis : par exemple, une majorité des adhérents d’AMAP habite dans des villes de plus de 200 000 habitants et ce sont les femmes (à 55%) qui y adhérent le plus. A l’inverse, le covoiturage est le plus souvent la panacée des hommes qui vivent en majorité dans des communes de moins de 20 000 habitants.
La nature de ces adeptes se distingue par la recherche d’échanges, la préoccupation relative à l’évolution de la société, la propension à l’expérience voir la prise de risque et le plaisir de faire durer les objets.
Non ces consommateurs collaboratifs ne sont pas dans le rejet de notre société de consommation actuelle mais l’ADEME nous dit qu’ils veulent en reprendre le contrôle et devenir des « consom’acteurs ».
Première observation, ces « consom’acteurs » partagent quatre caractéristiques communes :
– Ils sont curieux, et cherchent à rencontrer régulièrement de nouvelles personnes.
– Ils se soucient de l’état de la société, mais c’est une préoccupation qui ne se traduit pas forcément en actions concrètes.
– Ils ont également un côté « aventurier », avec une propension à la découverte et à l’expérience (voir à la « prise de risque » comme le mentionne l’étude).
– Et enfin ils en ont assez de « l’obsolescence programmée », avec la volonté et le plaisir de faire durer les objets.
Seconde observation, ces consommateurs sont partagés entre la recherche de bons plans de consommation et des motivations collectives liées à des préoccupations écologiques par exemple. Toutefois l’IPSOS observe que » les pratiquants véritablement portés par une volonté d’engagement sont minoritaires ».
Autre constat : La crise durable dans laquelle la France est installée et le développement des moyens technologiques (Internet et Smartphones) simplifient et donc favorisent la recherche de bons plans et la mise en relation des particuliers entre eux.
Pour Valérie Martin, qui a commandé l’étude pour l’ADEME, « cette enquête permet d’objectiver le débat, de voir que les nouvelles habitudes de consommation démarrent peu à peu, et que nous devons poursuivre nos actions d’information et de sensibilisation auprès des différents publics pour montrer qu’il est possible de s’engager, que c’est facile et que ça peut même rapporter de l’argent ! »
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