Le 14 décembre dernier à la Maison de l’UNESCO, à Paris, des scientifiques et autres universitaires d’Amérique et d’Europe sont réunis pour célébrer le 50e anniversaire de la publication d’un best-seller, « Le Printemps silencieux » de Rachel Carson.
Dans ce livre paru en 1962, la zoologiste et biologiste américaine dénonce pour la première fois l’impact des pesticides sur l’environnement et la santé.
Icône de l’écologie, figure phare aux Etats-Unis, Rachel Carson a marqué l’histoire de son pays. On dit du « Printemps silencieux » qu’il fut, après « La case de l’oncle Tom » celui qui provoqua une remise en question majeure de la société américaine.
Selon le démocrate américain Al Gore, en préface du livre: «lorsque Rachel Carson est décédée au printemps 1964, on savait déjà que sa voix ne s’éteindrait jamais. Elle n’avait pas seulement réveillé la nation américaine, mais le monde entier. On peut considérer à bon droit la publication du Printemps silencieux comme l’acte de naissance du mouvement écologiste ».
16 juin 1962, l’hebdomadaire New Yorker, publie des extraits du « Printemps silencieux ». Rachel Carson n’est pas une inconnue des lecteurs. Née en 1907 à Pittsburgh en Pennsylvanie, elle débute sa carrière comme biologiste puis se consacre progressivement à l’écriture à plein temps dans les années 1950. Son best-seller « The Sea Around Us » (Cette mer qui nous entoure), publié en 1951, lui vaut d’être reconnue comme écrivain de talent.
Dans ce nouvel opus, elle abandonne ses sujets de prédilection, la mer et la biologie marine, pour parler des ravages du DDT et des pesticides de synthèse sur l’environnement et la santé humaine.
Dès le milieu des années 1940, Carson s’inquiète de l’utilisation de pesticides synthétiques, dont beaucoup avaient été développés à travers des recherches militaires depuis la Seconde Guerre mondiale. C’est le programme d’éradication des fourmis de feu du Département de l’Agriculture qui poussa Carson à consacrer ses recherches aux pesticides et aux substances nocives pour l’environnement. Ce programme passait par un épandage aérien de DDT et d’autres pesticides (mélangés à du fioul), y compris sur des terrains privés.
Carson commença son travail en collectant des exemples de dégâts sur l’environnement causés par le DTT. Rachel Carson a d’ailleurs fait valoir qu’il est plus correct d’appeler les pesticides « biocides » en raison de leurs effets néfastes sur l’environnement, qui se limitent rarement aux espèces nuisibles ciblées.
Cet ouvrage choc est le résultat d’une enquête menée par la biologiste pendant plus de 20 ans. Face à elle, les lobbies de l’agro-industrie et les scientifiques de la chimie réagirent avec violence. Mais la vérité de ces écrits a eu gain de cause, et elle finit même par obtenir l’interdiction du fameux DDT en Amérique.
Constatant que l’usage aveugle des pesticides tuait les oiseaux chanteurs, elle s’inspira d’un poème de John Keats – « Et aucun oiseau n’y chante » – pour trouver le titre de son livre : « Le Printemps silencieux ».
Rachel Carson est décédée d’un cancer à l’âge de 57 ans.
Le mouvement populaire que le livre a inspiré à conduit à la création de L’Agence de protection environnementale.
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