Dans l’actualité de l’environnement cette semaine… peut-être un nouvel article dans le code civil français: une loi qui définirait le préjudice écologique. Autrement dit un délit d’atteinte à l’environnement avec obligation de réparer. « Le sénat a adopté à l’unanimité une proposition de loi » en ce sens écrit Le Monde.fr. Les marées noires sont clairement dans le viseur du sénateur UMP de Vendée, Bruno Retailleau à l’origine du texte.
Il a ainsi rappelé : « Il a fallu treize ans dans la procédure de l’Erika « avant que la Cour de cassation ne reconnaisse le préjudice écologique, défini comme une ‘atteinte aux actifs environnementaux non marchands’. »
« Reste qu’un tel principe soulève de nombreuses questions d’application« , souligne La Croix. « Comment évaluer les dommages subis, quand il est si complexe de donner une valeur à la nature ? Qui a intérêt à agir et à percevoir d’éventuels dommages et intérêts ? Quel sera le régime de prescription? »
Des questions qui devraient bientôt trouver réponse. Le gouvernement aussi prépare un texte sur le même sujet.
« Retrouvez la banane« . Voilà ce que proposait la marque de produits équitables Max Havelaar ces deux dernières semaines: pendant la Quinzaine du commerce équitable. Le site CDurable.info fait la promotion du « bananificateur« : un site rigolo, bananificateur.com, qui colle des bananes sur les sites
internet de votre choix, de préférence à la place des sourires. Au-delà de la blague, l’opération vise à promouvoir la banane équitable, l’un des produits phare du commerce équitable. Car ce commerce en France souffre d’un paradoxe. Sur le site Green et Vert on peut lire que « selon l’Institut d’Etudes de Marché et d’Opinion BVA, en 2012, 91% de la population française considérait le commerce équitable comme une démarche positive« . Et dans le même temps, souligne La Croix, en 2012, « le panier moyen équitable […] se montait à 41 par consommateur en Suisse, à 34,50 au Royaume-Uni
et à 6,40 en France. »
Le quotidien catholique dresse un bilan de ce commerce encore confidentiel. « Le café, le sucre, les bananes ou le cacao n’atteignent pas 2 % de part de marché, selon les propres chiffres de Fairtrade Max Havelaar, le label le plus vendu« . Mais explique le journal, les retombées ne sont pas seulement économiques. Le commerce équitable est aussi un outil de construction démocratique. Face aux acheteurs et grossistes, « la constitution de coopératives de producteurs, gérée de manière démocratique, est la pierre angulaire du système« , poursuit La Croix.
Pourtant « il ne faut pas se tromper de combat » met en garde Ndongo Samba Sylla sur Médiapart. Le commerce équitable « reproduit exactement les structures du commerce conventionnel. » Pour cet économiste sénégalais ce commerce n’a rien d’équitable et il sert avant tout à engraisser les organismes de labellisation. La véritable avancée selon lui serait donc de « soutenir les peuples du Sud contre l’Union européenne qui leur demande de signer, quasiment le couteau sous la gorge, des accords de partenariat économique, accords libre-échangistes qui ne pourront qu’affaiblir leurs économies. » La banane risque désormais d’avoir un goût amer.
Allez on termine avec cette touche de glamour que seul le festival de Cannes sait offrir à chaque printemps. Des stars, des flash et un tapis rouge mythique… mais très décrié. « Pas de gâchis pour un tapis« , c’est le nom de la pétition qui circule en ce moment sur change.org pour ne changer la célèbre moquette qu’une fois par jour et non pas à chaque passage d’une équipe de film. Au-delà du tapis c’est tout le gaspillage de Cannes qui est dénoncé. Pour en avoir un aperçu vous pouvez visionner la bande-annonce du film Super Trash de Martin Esposito qui sortira en octobre. Ce Français a passé deux ans dans la décharge de Villeneuve-Loubet près de Cannes et il en a tiré un documentaire édifiant sur la surconsommation et la pollution toxique engendrée par les montagnes de déchets. Des montagnes où l’on peut voir notamment en bonne place des rouleaux de tapis rouge… intacts.
Podcast: Download