A vous qui me lirez ou m’écouterez, bonsoir
ou bonjour
car c’est selon l’heure qu’il est chez vous en ce moment ! Je choisis l’encre bleue,la parole poétique, moins austère que la noire, tout aussi sérieuse, pour vous faire parvenir ce premier texte. Pour vous, Madame Monsieur que je ne connais pas, en vous remerciant de votre éphémère et très attentive présence à l’écoute de votre radio.
Le sujet du jour, « nous sommes tous des colocataires » .
Qu’en dites-vous ? Après tout, nous avons bien , vous et moi, un bail sur la planète Terre. Que nous vivions en couple homo hétéro gigolo ou bobo, en groupe ou en pleine solitude
on est toujours seul; mais, c’est toujours avec les autres.
Voici donc pour vous, le fameux conte de l’abricotier. Vous comprendrez pourquoi il est à nul autre pareil. Il arriva donc un jour de ciel gris et comme une inquiétude. Nul ne savait vraiment pourquoi ! Il y avait encore de quoi se nourrir, se loger, se soigner, apprendre et aimer. Il y avait encore de tout cela, mais pas partout, pas pour tout le monde
loin s’en faut. C’était en l’an 2500, ou à peu près ! La poésie était en chacune et chacun mais ça ne se savait pas vraiment. Hors, un poète nommé Djihel
Djihel / BEY,
vivait en ce temps-là, et avait comme on dit…déjà un certain âge ! Le même âge que celui de l’abricotier.
Ce jour-là, Djihel Bey recevait Mme de Fontenille, sur jumelle de la fée des Fleurs d’Oranger. Elle fit remarquer au poète jardinier, un couple de plantes qui semblaient faire grise mine. Il s’agissait bien d’un couple de plantes
..Gaston et Liorette, Gaston le Poivron et Liorette la Courgette. Liorette était de son état une ravissante et valeureuse courgette que le jardinier avait planté-là dans un coin éloigné du jardin potager. Plus loin d’elle, au beau milieu d’un groupe de tomatiers, siégeait Gaston, un jeune plant merveilleux verdoyant, un poivron prometteur ! Le jardinier pensait surtout à ses tomates à venir, il arrosait il arrosait et arrosait encore ses tomatiers
il en oubliait parfois d’arroser Gaston, le compagnon des tomatiers. Il oubliait toujours d’arroser Liorette la courgette, un peu trop éloignée du groupe. L’un et l’autre dépérrissait donc ainsi parce que le jardinier les ignorait. L’ignorance
! C’est le pire des rejets pour une plante nouvelle ! Bien heureusement, Madame de Fontenille fit remarquer à Djihel que Gaston le Poivron et Liorette la Courgette avaient, l’un et l’autre, la feuille terne et l’air embarassé. Djihel, le jardinier, se souvint alors de ce qu’il se disait autrefois à propos de l’esprit des plantes. A cette époque-là, nous confia t-il, on prenait le temps de parler aux plantes et de donner un nom aux animaux de la ferme. On écoutait chanter les voisins et les oiseaux… Gaston et Liorette, le poivron et la courgette
c’est un conte déjà mille fois raconté.
Notez bien cependant, l’heure qu’il est à votre montre car je vous retrouve la semaine prochaine, même heure, même radio. Vous connaîtrez la suite du Conte de l’abri côtier. C’était Guillaume Bresnet / L’abri Côtier, pour Fréquence Terre.
Podcast: Download