« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
Hormis une attitude politique (nationalisme exacerbé) que je réfute, Maurice Barrès (1862-1923) a été un écrivain dont l’Académie française fit l’un de ses membres et son roman historique « La Colline inspirée » publié en 1913 a été inclus dans une prestigieuse liste des meilleurs romans du XXe siècle, prix présidé par Colette, avec Marcel Pagnol dans le jury. Maurice Barrès y fut couronné en compagnie d’Anatole France, marcel Proust, Georges Duhamel, André Gide, François Mauriac, André Malraux, Georges Bernanos, Jean-Paul Sartre, Jules Romains
Dans un style que d’aucuns pourraient trouver quelque peu obsolète, Maurice Barrès raconte, avec maints détails, l’histoire des trois frères Baillard, plus particulièrement celle de Léopold, prêtres dans cette Lorraine que l’auteur apprécia beaucoup au point, même, de faire de Godefroy de Bouillon un prince lorrain !
Dans « La Colline inspirée », l’auteur raconte la grandeur et la décadence de ce qu’il appelle le « saint royaume lorrain » au XIXe siècle. Il raconte la fabuleuse saga des frères Baillard qui rentabilisent une sorte de secte sur une colline sacrée, au grand dam de l’évêque qui parle d’« illuminisme » et de « fond trouble » ou de gens qui « inventent » une miraculée.
C’est, ensuite, le revers de la médaille, si j’ose dire, et une longue errance pour les fidèles de la Colline de Sion, près de Saxon, là, où, à présent, s’élève le Monument Barrès ou lanterne des morts.
Outre l’histoire proprement dite, le lecteur retient, depuis de nombreuses décennies, la description faite par l’auteur de « lieux où souffle l’esprit » et, peut-être, quelques citations du style « Un petit sac de graines explique la moisson future » ou « Tout homme à mesure qu’il donne une place à l’inspiration dans la conduite de sa vie, est amené à honorer davantage la femme. »
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