L’épandage de pesticides par voie aérienne est interdit en France par la directive européenne du 21 octobre 2009 et par la loi Grenelle 2 du 13 juillet 2010.
Sauf qu’une circulaire du Ministère de l’Agriculture du 5 mars 2012, autorise les Préfets à accorder des dérogations exceptionnelles. Alors en 2012, les préfectures ont accordé 800 dérogations d’épandage. Autant dire, qu’un tel niveau de dérogations, équivaut à une autorisation déguisée et fait bondir les apiculteurs, agriculteurs bio et les riverains.
Au-delà des risques sanitaires et environnementaux, qu’entrainent la pulvérisation par les airs de ce type de produits dangereux, Nathalie CAHUT-MICHEL, citoyenne du Lot a été révoltée d’apprendre, par hasard, que des dérogations étaient accordées dans son département (l’obligation d’information des populations est pourtant exigée).
Creusant le sujet, elle constate que les restrictions demandées aux épandeurs sont totalement dérisoires au vue des risques. Et surtout, qui vérifie qu’elles sont respectées (vitesse du vent pendant le traitement, 50 mètres entre le lieu des épandages et les habitations, jardins, points d’eau, animaux…)?
Elle a rapidement décidé de combattre ce qu’elle considérait comme « un droit à polluer ».
En quelques jours, 15 000 personnes ont signé la pétition et devant la polémique les épandages ont été annulés.
Elle tient d’ailleurs à préciser que ce n’est pas le Préfet qui est revenu sur sa décision d’accorder une dérogation d’épandage, ce sont bien les sociétés de traitement qui ont fait marche arrière.
Plus qu’une marche arrière, c’est un virage à 180 degrés qui a été opéré puisque ce sont des insectes axillaires de culture (des trichogrammes) qui ont pris le relais des avions pour lutter contre la pyrale du maïs. Comme quoi des alternatives existent !
A quand donc une véritable interdiction ?
Stéphane Le Foll, Ministre de l’Agriculture et Delphine Batho, Ministre de l’Environnement, ont déclaré qu’ils voulaient mettre fin à la pratique.
Cet épandage étant déjà interdit, il leur suffit de retirer la circulaire du 5 mars 2012.
Comptez sur Nathalie CAHUT-MICHEL pour veiller à ce que ces annonces soient suivies d’effets…
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