Le train express de la west coast est passé sous le nez de Richard Branson.
Le propriétaire du groupe industriel Virgin a perdu le renouvellement de son contrat contre First Group, un acteur déjà connu sur le marché ferroviaire anglais.
Le célèbre patron barbu de Virgin exploitait depuis 13 ans, via sa filiale Virgin Rail la West Coast Main Line entre Londres et l’Ecosse.
C’est un coup dur pour le milliardaire qui perd là l’un des plus gros réseaux de trains 1intercités britanniques qui dessert Birmingham, Liverpool et Manchester.
Pourtant Richard Branson est combatif, et il a tout fait pour sauver sa place.
Le milliardaire a donné des interviews notamment ici sur la BBC pour convaincre le premier ministre David Cameron de revenir sur sa décision, il est allé même jusqu’à proposer d’exploiter la ligne pendant deux mois sans bénéfice en attendant un revirement en sa faveur. Et parce qu’il est un peu mauvais perdant, Branson a aussi menacé de saisir la justice britannique pour sauver son précarré ferroviaire.
Il faut dire que l’entrepreneur a pour lui un bilan satisfaisant : sur cette ligne west coast qu’il a exploité depuis plus d’une décennie, le nombre de passagers a doublé, de nouvelles rames ont été achetées, et la ponctualité a été améliorée. Rappelons aussi qu’il a été en 2007 le premier à faire rouler un train d’une ligne régulière aux biocarburants.
Au point que ses soutiens viennent de tout bord, même à gauche. Les travaillistes anglais se sont manifestés en sa faveur, et contre First Group, le grand gagnant de l’affaire. Sur Skynews, la spécialiste des transports du parti de gauche Maria Eagle a mis en garde le gouvernement. Selon elle, ce ne serait que le volet financier du contrat qui aurait séduit les décisionnaires. Eagle se dit que certaines leçons du passé n’ont pas été retenues en ce qui concerne les franchises ferroviaires de la couronne. Elle a tenu à rappeler au passage qu’une autre ligne entre Londres et l’Ecosse a dû être renationalisée suite à une exploitation catastrophique menée par une entreprise privée choisie pour son faible coût.
En Angleterre, cette question d’actualité fait le buzz, au point qu’une pétition dépassant le milieu politique a été lancée et a recueilli 140 000 signatures dont des personnalités sur le net pour faire plier le gouvernement.
Dans cette bataille, les français étaient aussi en course : la SNCF a perdu le marché via sa filiale Keolis sur cet appel d’offre.
Le gagnant, First group, n’est pas un nouveau venu sur le marché. Il exploite déjà cinq autres franchises ferroviaires, c’est-à-dire cinq régions dans le découpage anglais.
Quant à Sir Richard Branson, il a dit être tellement déçu de ce système d’appel d’offres selon lui biaisé, qu’il assure qu’il serait improbable de se porter candidat à un autre contrat.
Podcast: Download