Les Jeux Olympiques de Londres seront les plus verts de l’histoire !
C’est la promesse faite en 2005 par les promoteurs de la candidature britannique à l’organisation de ces trentièmes jeux d’été.
Le premier ministre de l’époque, Tony Blair, en avait fait un argument majeur qui avait séduit le Comité International Olympique.
Le respect de l’environnement est d’ailleurs, depuis 2004, le troisième pilier de l’Olympisme, après le sport et la culture. Une contrainte qui oblige les organisateurs à faire preuve d’imagination pour alléger l’impact environnemental de la manifestation.
De la promesse à la réalisation, il y a souvent des écarts. C’est pourquoi les anglais ont tout mis en uvre pour que leur engagement soit tenu.
Londres s’est ainsi doté d’un plan développement durable baptisé Towards a One Planet 2012, une initiative réunissant gouvernements, entreprises et particuliers, qui propose des solutions permettant de vivre dans les limites naturelles de notre planète.
Un plan sur cinq axes :
le changement climatique, avec la réduction des gaz à effet de serre
la diminution et le recyclage des déchets
la préservation de la biodiversité, avec la limitation de l’impact des Jeux sur les milieux naturels, ou la reconversion des sites favorable à la faune et la flore
l’intégration de tous dans le projet par le développement de l’emploi
et l’accès pour tous aux manifestations, et enfin la promotion d’une vie saine avec l’essor de la pratique du sport.
Dès les premières heures de la construction, Londres 2012 s’est voulu éco responsable. Les entrepreneurs ont du respecter un code régissant l’édification des sites olympiques.
Il contient des règles en matière de réduction des nuisances pour les populations voisines des chantiers. Les heures de travail doivent être respectées, et la faune protégée.
Des tritons, des crapauds et des hirondelles de rivages ont ainsi été déplacés vers de nouveaux habitats afin qu’ils ne soient pas perturbés par la construction. Dès la fin des travaux ils seront réintroduits dans leur zone.
Le Parc Olympique a été implanté à l’est de Londres, sur d’anciens sites industriels pollués à l’abandon. La présence de pétrole, de cyanure, d’asphalte, d’arsenic ou de plomb y avait été repérée.
Pour dépolluer les sols on a eu recours à des milliards d’insectes, de microbes et de bactéries, qui ont été mis à contribution pour nettoyer les 50.000 tonnes de terre contaminées.
Ce travail ininterrompu de petits ouvriers a permis de réduire la quantité de matériaux mis en décharge.
Le recyclage a été une constante des travaux qui ont aussi privilégié la voie fluviale pour le transport des matériaux.
Avec le village Olympique, le quartier est de Londres sera réhabilité et disposera d’un nouvel espace vert, avec 2 000 arbres plantés, ainsi que plus de 300 000 végétaux.
Les différents centres sportifs qui accueilleront les compétitions sont organisés autour d’un centre énergétique, alimenté par des copeaux de bois, qui fournira l’électricité et le chauffage aux habitations voisines une fois les Jeux terminés. Une turbine éolienne de 130 mètres de haut produira de l’énergie renouvelable, capable d’alimenter mille habitations toute l’année.
Parmi les aménagements écologiques, signalons aussi que le toit de l’enceinte qui accueillera le handball est équipé de récupérateur de pluie, une eau réutilisée par les chasses d’eau des toilettes.
Quant au stade olympique, il a été construit à 75% avec des matériaux légers, du béton faible densité, du chanvre et du polymère recyclable.
Pour se rendre sur les différents sites olympiques, les visiteurs seront orientés vers les nombreuses allées piétonnes qui sillonnent le Parc. Pour s’y rendre, ils seront invités à emprunter les transports en commun, ou pourquoi pas le vélo… 18 000 places de stationnement gratuites pour les vélos ont été créé sur l’ensemble des sites, dont 7 000 pour le seul Parc olympique.
La cerise sur le gâteau devait être la flamme olympique. Elle aurait du être alimentée au biogaz et aux copeaux de bois. Mais ce sera finalement le gaz naturel qui devrait la faire bruler.
L’aspect environnemental parait globalement engageant. Mais le développement durable comporte aussi un aspect social et éthique. Et là, quelques bémols semblent devoir être mis.
Car parmi les sponsors figurent la British Petroleum, l’entreprise pétrolière largement mis en cause dans la marée noire du golf du Mexique.
Et puis le fabricant mondial de produits chimiques Dow Chemical, autre pourvoyeur de fond des Jeux, est plus connu pour avoir hérité des conséquences de la catastrophe de Bhopal en Inde en 1984.
Alors ces trentièmes Jeux Olympiques seront-ils vraiment les plus éco responsables ? Réponse à la fin des compétitions, lorsque seront repliés les antennes de télévisions et que les londoniens reprendront possession des sites.
Londres 2012 devrait malgré tout marquer un tournant dans l’éco responsabilité des grandes manifestations sportives.
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