samedi, décembre 21, 2024

Le crime de Tchernobyl : Interview Wladimir Tchertkoff

Wladimir Tchertkoff d’origine russe et de nationalité italienne, longtemps journaliste pour la Rai puis la Télévision de la Suisse italienne de Lugano, a réalisé plus de soixante-dix documentaires dont cinq consacrés aux territoires contaminés par Tchernobyl. Il est également secrétaire de l’association Les Enfants de Tchernobyl Belarus.

Les auteurs de ce livre sont les victimes de la catastrophe de Tchernobyl survenue le 26 avril 1986, dont l’auteur a enregistré les voix dans leurs villages du nord de l’Ukraine et dans les forêts du sud de la Biélorussie. Des millions de paysans pauvres qui mangent quotidiennement du césium 137 avec leurs aliments. Ce sont aussi ces jeunes mères contaminées qui deviennent sans le savoir source de poison pour les nouvelles vies qui se forment en elles. Ce sont ces enfants condamnés qui, s’ils naissent apparemment sains, grandissent mal, car ils se nourrissent de radionucléides matin, midi et soir… Ce sont les « liquidateurs », sauveurs ignorés de l’Europe, envoyés au sacrifice pour éteindre l’incendie de la centrale, qui souffrent de toutes les maladies inconnues de l’atome. Des centaines de milliers sont invalides, des dizaines de milliers sont morts jeunes ou continuent de mourir dans des souffrances inimaginables… Et ce sont enfin les médecins et les physiciens, trop peu nombreux à ne pas se soumettre au lobby nucléaire. Le livre rend compte également du combat de deux scientifiques biélorusses qui ont mis en jeu leur carrière, leur santé et leur sécurité personnelle pour venir en aide aux populations contaminées. Dissidents malgré eux, à cause de l’interdit imposé par l’AIEA à la reconnaissance des effets des faibles doses des radiations ionisantes sur la santé, le physicien Vassili Nesterenko et le médecin et anatomo-pathologiste Youri Bandajevsky sont persécutés, avec la complicité tacite d’organisations françaises et allemandes, pour s’être opposés au dogme officiel. Malgré l’ampleur du désastre prophétique qui faillit rendre l’Europe inhabitable, l’atome, à la faveur de la crise de l’énergie, revient sur le devant de la scène. On envisage tranquillement de quadrupler le nombre des 450 réacteurs existant de par le monde. Les Etats-Unis, l’Europe, vont s’y mettre, la France n’est pas en reste, avec l’EPR de Flamanville prévu pour 2011-2012, tandis que la Russie a le projet d’une centrale nucléaire flottante ancrée au pôle Nord… Rien moins que des bombes lancées dans le futur, rien moins que l’Apocalypse annoncée !

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