C’est une première pour une capitale européenne : la gratuité des transports en commun !
C’est Tallinnqui est à la pointe dans ce domaine. A partir de janvier 2013, les transports seront totalement gratuits dans la capitale estonienne
C’est le maire de la ville qui en a fait l’annonce après que les trois quarts des habitants se soient prononcés en faveur de la mesure par referendum.
Edgar Savisaar, premier magistrat de la ville, s’est félicité du succès de sa proposition qui ferait de Tallinn, selon lui, « le vaisseau amiral du mouvement vert en Europe ».
Selon lui, la mesure permettra de rendre l’air plus respirable en ville et ainsi mieux protéger l’environnement dans la métropole, destination touristique phare du nord de l’Europe, très prisée des russes ou des finlandais notamment.
Les 416000 habitants de Tallinn, et tous les touristes, vont ainsi pouvoir profiter allègrement des bus et tramway et ainsi délaisser petit à petit leur voiture. Avec la gratuité des transports, la ville espère désengorger le centre ville et faire baisser le taux de CO2 de la capitale.
Cette mesure fait face, bien évidemment au flot de critiques de l’opposition municipale qui y voit un geste politique
Le maire émargeant au parti du centre, opposant actuel au gouvernement estonien, il n’échappe pas à la suspicion.
Les reproches formulés sont d’ordre économique
Actuellement, le coût des transports publics à Tallin est couvert à 33 % par la vente des billets. La ville serait « l’une des plus riches communes du monde […] et ses rues sont jalonnés de nids-de-poule », selon Valdo Randpere, vice-président du Parti réformiste estonien.
(Ce qui reste à démontrer – NDLR).
Le referendum, quant à lui, n’aurait déplacé qu’un cinquième de la population
Ce ne serait donc au final que 68000 habitants, soit un peu plus de 16%, qui auraient donné leur aval pour cette gratuité.
© miyamoto jourgensen / Flickr
Cela dit, la mesure reste assez exceptionnelle à cette échelle pour être signalée. Jusqu’à présent, les villes ayant franchi le cap étaient de moindre importance.
En France, par exemple, on peut citer Châteauroux, en 2001, Castres en 2008 ou Aubagne en 2009, à avoir instauré la gratuité sans y avoir renoncé, pour l’instant.
Certaines l’ont même fait depuis bien plus longtemps
Compiègne, dans l’Oise, l’a lancé il y a 30 ans ! Partout où cela a été expérimenté, la fréquentation a augmenté, voir explosé
Avec Tallinn, la gratuité des transports prend un nouveau cap
Si l’expérience s’avère concluante, en termes de fréquentation, de fluidité du trafic, et économiquement viable, on peut espérer que d’autres villes européennes de même importance se lancent dans l’aventure
Quelle capitale osera proposer ce choix ? Alors qu’en France, ce sont plutôt les vélos et voitures en libre service qui ont le vent en poupe, la gratuité des transports, partielle ou totale, pourrait être une mesure complémentaire
une offre en plus qui bénéficierait à chacun
citadins ou banlieusards
à condition que l’offre soit à la hauteur, les dessertes améliorées, le réseau densifié et les horaires respectés
Sans attendre cette chimère – souhaitable de la gratuité, la baisse des tarifs du ticket serait déjà une réflexion à mener, que ce soit à Paris ou dans d’autres métropoles régionales
Le chantier de l’éco-mobilité reste ouvert, et les impacts de la mesure estonienne à observer de près
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