La crise a fait une nouvelle victime : le TGV entre Lisbonne et Madrid.
Cette ligne à grande vitesse aurait dû permettre de relier les deux capitales ibériques en moins de trois heures.
Mais avec une perfusion financière de 78 milliards d’euros accordée par l’union européenne en 2011, Lisbonne a dû montrer à ses créanciers qu’elle voulait faire des économies.
En contrepartie, le gouvernement portugais dit vouloir compenser cette décision avec d’autres investissements dans le fret ferroviaire, à partir des ports de Sinès au sud, et Aveiro au centre, et ce, pour favoriser les exportations.
Les centristes aux manettes depuis juin 2011, voyaient dans ce projet un investissement beaucoup trop important pour le pays du fado et qui n’aurait pas permis de dégonfler l’endettement public.
Mais le Portugal n’est pas le seul pays à avoir renoncé à la grande vitesse.
L’an dernier, c’est un état américain qui a lui aussi repousser le passage au TGV. Le projet de ligne Orlando-Tampa en Floride a été retoqué, laissant sur le carreau les candidats français SNCF, Veolia et Alstom qui s’étaient positionnés sur ce chantier.
Le gouverneur républicain de Floride Rick Scott a préféré renoncer aux 2,4 milliards de dollars mis sur la table par le gouvernement fédéral américain, ayant peur de ne jamais pouvoir les rembourser.
La raison de l’abandon de cette ligne à grande vitesse ferroviaire par les Américains pour des motifs stratégiques mais aussi financiers pose la question de la viabilité du modèle. Dans la presse américaine, un spécialiste du dossier expliquait l’échec du projet de Floride car selon lui «sur ce genre de trajets courts, il faut vraiment faire des tarifs très bas pour être compétitifs par rapport à la voiture. »
A l’autre extrémité du pays de l’Oncle Sam, le projet de ligne à grande vitesse entre San Francisco et Los Angeles sera probablement la première à voir le jour, mais son avancement est sur courant alternatif.
L’achèvement des travaux sur une distance de 840 km entre Los Angeles et San Francisco, était prévu au départ pour 2020, il a été repoussé à 2033, et les investisseurs ne se pressent pas pour aider à sa réalisation. Ce qui est bien dommage, car comme le rappelle l’agence en charge du TGV aux Etats-Unis, cette renaissance ferroviaire voulue par l’administration Obama éviterait des élargissements d’autoroutes et des agrandissements d’aéroports.
Toutefois selon un observateur cité par la Tribune, « le premier projet de grande vitesse américain se fera avec un financement chinois ou coréen. »
En effet, les états américains ainsi que le gouvernement fédéral sont en grande difficulté financière, et les projets de lignes TGV en sont dépendants. Le Congrès doit encore approuver le fonds de 53 milliards de dollars sur 6 ans pour financer les projets de ligne TGV.
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