vendredi, novembre 22, 2024

Indécence de Willy Deweert (DdB-Mols)

« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.

Willy Deweert (photo), auteur aux Éditions Desclée de Brouwer-Mols, est principalement connu pour être « l’inventeur du thriller mystique » avec, pour ma part, deux extraordinaires romans dont il a été question dans la présente chronique : « Le Manuscrit de Sainte-Catherine » et « Le Maître de la vigne ».

Willy Deweert nous revient avec un essai au titre en forme de cri de rage : « Indécence ». Rage face à l’homme contemporain qui salit et détruit la belle évolution du passé pour s’enfoncer dans de terrifiants dysfonctionnements mettant en péril la société : « La postmodernité, écrit-il, a facilité l’emprise sur les cœurs et les cerveaux (…), déstabilisé une collectivité qui ne tient plus que sur des pilotis vermoulus ».

Des sociétés pharmaceutiques ne vont-elles pas jusqu’à inventer des maladies « pour écouler leurs saloperies » ?

L’homme contre l’homme, en somme.

Ce constat étant établi, y a-t-il des solutions ? Un espoir de survie ?

L’auteur donne des pistes, veut provoquer une sorte de thérapie et une réelle prise en main du « destin » en faveur des générations futures.

Bien sûr, tout le monde ne sera pas d’accord avec ce qu’il dénonce et, par corollaire, avec les solutions préconisées, néanmoins, le lecteur averti devrait quand même y retrouver pas mal de situations qui le troublent, l’agacent, voire le révoltent.

« Lorsque l’Indécence atteindra son paroxysme, constate Willy Deweert, un changement en profondeur s’opérera en particulier chez les jeunes. En ce sens, les calamités futures seront un puissant stimulant puisque toutes les forces vives seront nécessaires dans la lutte pour la survie de la planète ».

Pour Willy Deweert, il n’y a qu’une seule certitude : « le monde va changer » ! Vers le « Grand silence » ?

Plusieurs chapitres nous expliquent que l’on assiste aux premières timides prises de conscience au fur et à mesure que les dysfonctionnements de la nature se produisent à intervalles de plus en plus rapprochées, que les jeunes sont les témoins d’une économie à l’agonie, d’un monde politique en pleine débandade, d’une religion en charpie, alors que « l’indécence de l’enseignement à courte vue est flagrante ».

Tout au long de cet essai, on va d’étonnements en indignations, de pures informations journalistiques en analyses pointues ou surprenantes. Ainsi, le chapitre intitulé « Les jeux du cirque » est dédié à Tom Simpson, « première victime du dopage », un autre, à l’abbé Pierre, « ce vrai saint qui ne sera jamais canonisé » dit-il !

Bref, cet ouvrage sort vraiment des sentiers battus en emboîtant le pas de son auteur qui, en conclusion, clame : « La Terre ne sera pas détruite. Elle ressuscitera pour une nouvelle chance » ! Puisse-t-il avoir raison !

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