« Quand un bien commun est accaparé par certains, il est temps de proposer un autre monde. »
Ce bien commun, l’eau, sera, dans une quinzaine de jours au centre du Forum Alternatif Mondial de l’Eau, à Marseille.
Parce que l’eau ne doit pas être source de profit, mais source de vie, ce Forum Alternatif existe pour faire écho au Forum plus « institutionnel », le Forum Mondial de l’Eau, qui se tiendra en même temps, toujours à Marseille.
Alors que d’un coté, les politiques, acteurs privés de l’eau, et dirigeants de la planète débattront de l’avenir de l’eau et de sa gestion, de l’autre, c’est l’ensemble des mouvements de la société civile qui militent pour la préservation de la ressource qui confronteront leurs initiatives et leurs actions.
Si l’essentiel des rencontres et des conférences se tiendront du 14 au 17 mars, c’est dès le 9 que la cité phocéenne se penchera sur le sort de l’eau, bien commun de l’humanité. Une rencontre menée à l’initiative notamment de la Fondation France Libertés, aura pour thème « Eau, Planète et Peuples : pour une citoyenneté mondiale ».
Organisée au Conseil Régional Provence Alpes Côte d’Azur, cette rencontre se veut un temps de coordination et de propositions de la société civile. Elle a pour objectif de construire et de porter un message humaniste fort des organisations et réseaux de la société civile du monde entier.
C’est un temps d’échange sur la place de l’eau au centre de nos sociétés, de mise en commun des actions réalisées aux quatre coins du globe, de confrontations des succès obtenus et des difficultés rencontrées.
A noter parmi les autres temps fort de ce Forum le Festival International du film documentaire Un Festival qui explore la thématique universelle et transversale de l’eau et « s’avance au delà des constats fatalistes, au delà des solutions toutes faites et des imaginaires contraints. » Cinq jours de projection pour partir à la découverte de l’eau dans le monde, de son état, de ses problématiques, de son partage
Ce Forum Alternatif défend la notion d’eau, bien commun de l’humanité, qui doit être hors de toute marchandisation. Il s’oppose en cela au Forum Mondial organisé par le Conseil Mondial de l’Eau, la ville de Marseille et le gouvernement français. Tous les trois ans, ce rendez-vous tente de résoudre les problématiques d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Mais il concentre de plus en plus de critiques des acteurs associatifs et des organisations non gouvernementales.
De nombreuses voix soulignent l’échec de la démarche et l’emprise des grandes multinationales de l’eau sur l’esprit du Forum, et sur ses orientations.
Selon le journaliste Marc Laimé, « l’eau est en manque de démocratie ». Sur son blog « Les carnets d’eau« , sur le Monde diplomatique.net, il souligne « l’échec patent de la libéralisation des services hydriques, engagée à l’orée des années 1990. Les partenariats public-privé, signés par Veolia et Suez avec des collectivités locales des cinq continents n’ont pas tenu leurs promesses. »
Ce grand raout médiatique, toujours selon Marc Laimé, serait « piloté depuis l’Elysée, pour sauver Véolia, fortement endetté, et Suez, qui peine à s’implanter dans plusieurs grandes villes du monde. » Un patriotisme économique qui fait passer au second plan les vrais enjeux de ce genre de rencontres.
D’où la nécessité d’une autre démarche face à la « pensée unique des marchands d’eau », plus citoyenne, privilégiant « l’échange d’expériences, l’écoute réciproque, la confrontation d’idées, et la pluralité des voix ».
Le billet de Marc Laimé consacré à ces deux forums est à lire dans son intégralité sur le blog [« Carnets d’eau » du Monde Diplo>http://blog.mondediplo.net/2012-02-07-Marseille-2012-l-eau-a-besoin-de-democratie].
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