« Littérature sans Frontières » est une chronique de Pierre Guelff.
Un homme (de Corrèze, du Quercy ) qui parle aux arbres et qui, petit à petit, transmet ce langage à son fils, une moisson de seigle, une récolte de châtaignes, des crêpes de blé noir, des pins sylvestres, un parfum de résine, des combes et des sentes, des veillées, la cheminée ouverte , tous les ingrédients du livre de « terroir » sont présents dans le dernier roman de Christian Signol « Au cœur des forêts » publié chez Albin Michel.
Certes, l’auteur préfère évoquer la « Grande Histoire », avec G et H majuscules, plutôt que le terme « terroir », quoi qu’il en soit, le lecteur est touché de plein fouet par l’histoire du jeune Bastien, que son père initie aux mystères de la forêt : « Regarde bien les arbres. Ils savent, comme nous, qu’ils doivent mourir un jour, mais ils ne pensent qu’à une chose : grandir, monter le plus haut possible, bien plus haut que nous ne grandirons jamais. »
Et puis, Bastien, septuagénaire, accueille sa petite-fille, Charlotte, gravement malade. Va-t-il pouvoir l’aider à guérir ? Va-t-il l’initier à son tour à la magie forestière ? À deux, résoudront-ils la disparition énigmatique de Justine, la sur de Bastien, il y a une cinquantaine d’années ?
J’ai compté ! J’en étais à dix-sept ouvrages lus de Christian Signol et, sans grand risque de me tromper, je peux avancer qu’« Au cœur des forêts » me paraît l’un des plus sensibles, voire des plus puissants, par les messages symboliques qu’il distille avec tant d’humanité et de respect de la Nature.
Une Nature tellement malmenée par les hommes et les éléments ces derniers temps.
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