« Les pesticides, apprenons à nous en passer ».
La France est le premier consommateur européen de pesticides en tonnage, de 60 000 à 100 000 tonnes de substances actives y sont commercialisées chaque année. L’agriculture utilise environ 90% de ce tonnage. Les 10% restants sont utilisés pour des zones non agricoles, par les collectivités, les paysagistes et les jardiniers amateurs. L’impact sur la qualité des eaux et la santé humaine est catastrophique.
Suite au Grenelle de l’environnement et en application de directives européennes, il a été décidé de réduire progressivement l’usage des pesticides pour atteindre une diminution de 50% en 2018. C’est l’enjeu du plan ECOPHYTO 2018, qui est piloté par Emmanuelle SOUBEYRAN au Ministère de l’agriculture.
Elle explique dans cette chronique les 4 axes principaux de ce plan :
Démontrer aux agriculteurs qu’il est possible de diviser par 2 les intrants chimiques tout en conservant les marges sur les exploitations. C’est l’objectif du réseau des 2 000 fermes DEPHY (elles sont 1 200 aujourd’hui, dans toutes les régions et couvrant toutes les productions), dont les démonstrations et les références économiques, phytosanitaires et agronomiques donneront des données collectives, fiables et validées afin de montrer que c’est possible, pour à terme impliquer « l’ensemble de la ferme France » dans la démarche.
Former l’ensemble des utilisateurs de produits phytosanitaires. Ces formations se traduisent par la délivrance du CERTIPHYTO qui sera bientôt exigé pour l’achat de pesticides par des professionnels. A ce jour ce sont 140 000 agriculteurs qui ont obtenu le CERTIPHYTO sur un total de 800 000 personnes à former.
Réglementer le métier de conseiller en produits phytosanitaires. Ils devront désormais prodiguer leurs conseils par écrit, proposer des solutions alternatives à l’utilisation des pesticides et surtout baser ces conseils sur des observations faîtes sur l’exploitation ou dans la région.
Mettre en place un observatoire du végétal. Chaque semaine 10 000 parcelles sont visitées par 3 000 observateurs et chaque mardi un bulletin de santé du végétal est publié, dont l’objectif est de surveiller pour traiter au plus juste.
Quand on ajoute à cela, la volonté affichée de sortir les molécules les plus dangereuses du marché des pesticides et d’encourager la lutte biologique, on peut dire que le plan ECOPHYTO va dans le bon sens.
Cependant, aujourd’hui il est trop tôt pour percevoir des résultats…
Soyons donc tous vigilants pour que cet objectif soit atteint en 2018 et qu’il marque un retour généralisé à une production plus naturelle.
Podcast: Download