dimanche, novembre 24, 2024

Economiser l’’eau : des habitudes à prendre pour faire face aux enjeux de demain

Réduire sa consommation d’eau en modifiant un peu ses pratiques domestiques quotidiennes, rien de plus facile à faire. Des gestes simples, à la cuisine ou à la salle de bain, permettent d’économiser un peu sur sa facture. Le plus difficile est de transformer ces gestes en habitudes totalement intégrées.

Et comme beaucoup de bonnes résolutions, il est plus délicat de parvenir à un résultat seul alors qu’au sein d’un groupe, l’émulation peut permettre d’installer dans le temps ces réflexes citoyens.

C’est dans cette optique que s’est déroulée l’opération « Péserv’eau » menée par l’association bretonne « La Passiflore« . Durant un an, une centaine de foyers du Pays de Fougères, en Ile et Vilaine, se sont engagés sur une expérience de maitrise de leur consommation d’eau.

Un engagement longuement préparé en amont par l’association qui a déjà une longue pratique de ce genre d’opération… Une expérience similaire avait déjà été réalisée autour de la gestion des déchets…

Après un long montage financier et opérationnel, entamé en janvier 2009, les bénévoles de La Passiflore sont d’abord allé à la chasse aux volontaires afin de recruter les foyers motivés pour se lancer dans l’aventure… Un recrutement qui s’est fait sur les marchés, dans les magasins bio, ou dans les forums d’associations.

Ces foyers témoins se sont ensuite prêtés à un vaste « remue-méninge » afin d’établir un catalogue de gestes et d’idées efficaces pour économiser et préserver la qualité de l’eau à la maison. Une étape essentielle pour qu’ils s’approprient totalement l’expérience.

Au final, c’est un catalogue de 109 gestes qui a ainsi été élaboré.

Tout au long de l’année 2010, les foyers-témoins ont relevé une fois par mois leur compteur ainsi que le nombre de nuits passées au foyer. Ils ont également noté le nombre de douches, de chasses d’eau, de tournées de lave-vaisselle ou de lave-linge… des données qui permettront d’analyser les divers usages de l’eau et de quantifier l’efficacité des différents gestes d’économie.

Des visites diagnostics ont également eu lieu chez les participants à l’opération. La salariée de l’association est notamment venue dénombrer les points d’eau du foyer, ainsi que les équipements d’économies d’eau. Mesure de la pression, état des équipements, fuites d’eau, tout a été passé en revue… Et des conseils sur les gestes à mettre en pratique ont été rappelés…

En parallèle, les volontaires ont pu participer à différentes animations, sorties, rencontres, afin de se sensibiliser un peu plus à la valeur de l’eau. Découverte des zones humides, visites de station d’épuration, conférences, autant de moments destinés à développer chez eux une culture de la préservation des ressources en eau.

Le bilan de cette année de nouvelles pratiques est plutôt positif. Les foyers témoins ont consommé sur un an 70 litres d’eau par jour et par personne, quand la moyenne nationale se situe entre 130 et 150 litres. A noter tout de même qu’avant l’opération, les habitants du Pays de Fougères étaient déjà en dessous de cette moyenne nationale avec 108 litres d’eau consommée.

Pour la moitié des participants, la baisse de consommation sur un an est d’au moins 14%. Certains ont même pu réduire leur consommation de 30% !

Au-delà du bilan quantitatif, cette expérience inédite a été l’occasion de rencontres variées et d’expériences nouvelles.

Les foyers témoins ont porté la bonne parole à leurs proches, certains en sont même venus à animer des ateliers autour de l’eau… Les plombiers locaux se sont mués en conférenciers, les élus ont testé en grandeur nature une initiative citoyenne et le monde enseignant a intégré le projet dans les démarches pédagogiques. Et le mélange des générations a permit de confronter les différentes pratiques.

Un bilan presque idyllique au sein d’une région déjà largement sensibilisé à la préservation de la ressource… Car si le Pays de Fougères est une région où l’on a une impression d’abondance, les cours d’eau sont pourtant au plus bas en été. Et l’eau n’est pas toujours disponible pour les besoins courants. Les arrêtés sécheresse de la préfecture reviennent chaque année…

C’est maintenant sur le long terme qu’il faudra évaluer l’opération « Préserv’eau » pour voir comment les pratiques ont évolué et se sont pérennisées. Mais l’expérience mérite d’essaimer au-delà de ce coin de Bretagne. La démarche peut être exportée pour transformer en habitudes les petits gestes quotidiens, et ainsi faire face aux enjeux de demain.

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